TRANCE
DANNY BOYLE | THRILLER | UK | 95 MIN | 8 MAI 2013 | JAMES McAVOY, VINCENT CASSEL, ROSARIO DAWSON
COMMISSAIRE-PRISEUR EXPERT DANS LES ŒUVRES D’ART, SIMON SE FAIT LE COMPLICE DU GANG DE FRANCK POUR VOLER UN TABLEAU D’UNE VALEUR DE PLUSIEURS MILLIONS DE DOLLARS. DANS LE FEU DE L’ACTION, SIMON REÇOIT UN VIOLENT COUP SUR LA TÊTE. À SON RÉVEIL, IL N’A PLUS AUCUN SOUVENIR DE L’ENDROIT OÙ IL A CACHÉ LE TABLEAU. NI LES MENACES NI LA TORTURE NE LUI FERONT RETROUVER LA MÉMOIRE. FRANCK ENGAGE ALORS UNE SPÉCIALISTE DE L’HYPNOSE POUR TENTER DE DÉCOUVRIR LA RÉPONSE DANS LES MÉANDRES DE L’ESPRIT DE SIMON… Je vais encore être désagréable envers un cinéaste que beaucoup admirent et estiment comme un artiste de génie. Ce n’est pas mon point de vue. Danny Boyle c’est un peu le roi de l’esbroufe, le champion du « je-pète-plus-haut-que-mon-cul » avec son style maniéré et facilement reconnaissable, ses longs-métrages ambitieux mais rarement aboutis, ses pitch reposant sur une idée mais ne tenant jamais la longueur ou accumulant tellement d’invraisemblances que ça en devient très peu crédible… Après un Oscar très peu mérité pour un métrage grand public assez racoleur, celui-ci nous avait offert une pub pour Decathlon avec James Franco. Heureusement, la cérémonie d’ouverture des J.O lui avait permis d’obtenir une reconnaissance mondiale plus légitime, valorisant ses talents de metteur en scène spectaculaire. Pour son retour sur grand écran, le cinéaste britannique propose une oeuvre ambitieuse mais tristement ratée et invraisemblable. À trop vouloir surprendre le spectateur par une accumulation de twists ridiculement vertigineuse, à trop brouiller les pistes et inutilement complexifier sa narration au point de la rendre tellement alambiquée qu’elle ne suscite plus aucun intérêt, Trance perd en route toute vraisemblance et toute légitimité artistique. Un thriller ambitieux (sur le papier) qui se veut hypnotique mais qui n’est au final qu’un vulgaire essai abscons, simpliste et superficiel, saturé d’excès visuels et sonores aussi indigestes que cette navrante B.O techno/dance concoctée à partir des meilleurs morceaux que tu diffusais jadis lors des boum collégiennes que tu organisais fièrement.
En fait, je vais retenir uniquement cette phrase de ta critique « la cérémonie d’ouverture des J.O lui avait permis d’obtenir une reconnaissance mondiale plus légitime, valorisant ses talents de metteur en scène spectaculaire ». Et fermer les yeux sur le reste 😉
Ce que j’apprécie justement avec Danny Boyle, c’est qu’il assume clairement son style, quitte à se mettre à dos beaucoup de monde. On peut détester, mais au moins il ne fond pas dans un moule et ose aller au bout de ses démarches.
Le seul truc qui me reste un peu en travers de la gorge dans ta critique, c’est ce petit passage « longs-métrages ambitieux mais rarement aboutis ». Pour avoir étudié en profondeur ses films, je peux t’assurer qu’ils sont bien plus réfléchis qu’il n’y paraît. Je pense que tu l’as déjà vu, mais si ce n’est pas fait, regarde « Sunshine », il pourra te faire changer d’avis sur ce réalisateur (au moins pour un de ses films).
Beaucoup aimé même si c’est parfois un peu flou… 3/4
Tu organisais des boums ?
Sinon, nous sommes d’accord !
Non, mais j’y participais. Sans grande conviction. Un peu comme devant ce triste navet.
On ne retient que ce que l’on veut en général, tu as bien raison. De mon côté, j’ai beaucoup trop senti (à des kilomètres, il faut dire que ça saute aux yeux) qu’on veut m’entourlouper :-/
Ah ben tiens…moi je trouve que c’est son meilleur film depuis longtemps…
Putassier et indigeste, je ne trouve même pas le film ambitieux sur le papier. des films qui utilisent l’hypnose et/ou l’amnésie pour faire avancer leur intrigue, il y en eu et il y en aura encore une flopée. Et bien plus réussis.
Nous sommes bien d’accord, c’est « putassier » et comme l’idée du vol, c’est une escroquerie.
Même avis : stylisation sans enjeux, scénario à twists inutilement abscons et effets racoleurs. On mesure néanmoins grâce à ce film toute la différence qu’il peut y avoir entre un parti-pris conceptuel façon Refn, Lynch ou Jarmusch (que l’on peut juger vain, certes mais avec une réelle visée artistique) et formalisme illustratif relevant de l’imagerie publicitaire façon Boyle (tu faisait référence à Decathlon pour 127 heures, on est ici parfois dans une pub pour la Banque Populaire)
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