DALLAS BUYERS CLUB
1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.
Rodeo pour la vie
Après son très sous-estimé Café de Flore, qui était pourtant l’une des plus belles oeuvres de 2012, le cinéaste québécois Jean-Marc Vallée a franchi les grands lacs pour réaliser son premier long-métrage américain en s’intéressant à la vie de John Woodroof, cowboy texan diagnostiqué séropositif qui fit avancer la cause des malades atteints du SIDA en prouvant l’inefficacité du système d’aide proposé par les pouvoirs publics de l’époque.
Pour camper ce personnage à fort caractère, il a choisi un acteur en plein renaissance artistique : Matthew McConaughey. Déjà remarquable dans Le loup de Wall Street de Scorsese, le comédien livre une performance de très haut niveau qui devrait lui offrir la consécration aux prochains Oscars, après avoir fait un triomphe aux Golden Globes. Ce projet, qu’il a en partie financé, devrait marquer un tournant dans la carrière de cet acteur jadis abonné aux nanars. À ses côtés, on retrouve Jared Leto qui revient sur les écrans après une pause cinématographique de six ans durant lesquels il s’est entièrement consacré à la musique et à son groupe 30 Seconds to Mars. Celui qui s’était révélé dans l’inoubliable Requiem for a dream revient par la grande porte avec une prestation tout aussi admirable que son partenaire à l’écran. Le comédien a su trouver le ton juste et l’équilibre pour interpréter ce personnage haut en couleurs sans jamais tomber dans la caricature ou le pathos. Lui aussi devrait logiquement ramener sa statuette fin février…
Mais si le film est une réussite, ce n’est pas seulement pour ses comédiens – tous impeccables à l’exception de la transparente Jennifer Garner. Dallas Buyers Club a le grand intérêt de traiter un sujet fort : celui du système de santé américain et de la puissance du lobbying pharmaceutique qui fai(sai)t la pluie et le beau temps dans le fonctionnement des institutions publiques. Jean-Marc Vallée nous fait suivre pendant presque deux heures le combat de ces activistes, dénonçant l’injustice subie par les personnes atteintes du virus et proposant d’autres traitements, moins nocifs et plus apaisants face aux symptômes provoqués par le VIH. Cette histoire vraie ayant pris fin dans le courant des années 90 a été mise en images en seulement 25 jours. Le résultat n’en est que plus admirable. Avec beaucoup de lucidité, Jean-Marc Vallée évite de nombreux pièges du drame inspiré de faits réels, autorisant parfois même son film à une certaine légèreté. Un choix pertinent qui fait de son Dallas Buyers Club l’un des films incontournables de cet hiver.
La ficheDALLAS BUYERS CLUB
Réalisé par Jean-Marc Vallée
Avec Matthew McConaughey, Jared Leto
Chine – Policier, Drame
29 janvier 2014
Durée : 117 min
Bon bah voilà, là je sais ce que tu en penses, et j’en pense la même chose. Une belle réussite qui doit quand même énormément à son duo d’acteurs transfigurés.
Effectivement, mais pas seulement. J’ai trouvé que le film évite de tomber dans le mélo et savait gérer l’émotion en distillant quelques touches d’humour bienvenues 😉
Superbe film mais qui doit beaucoup et trop à son duo d’acteurs, leur performances est énorme… 3/4
Même si j’ai aimé, je suis un peu déçue par ce film – en attendais-je trop ? qui manque selon moi un peu d’émotion et qui se fait écrasé par un sujet réellement intéressant. Par contre, effectivement, McConaughey et Leto livrent des performances remarquables et j’espère qu’ils remporteront des Oscars.
Très grand film. Je suis plus enthousiaste que toi. Je pense qu’il va finir dans mon top 5 de 2014.
Il figure pour l’instant dans mon TOP 5 🙂
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