NOÉ
Sur une Terre minée par la violence généralisée (meurtres, débauches et vols), où Dieu annonce qu’il va détruire le monde, Noé est chargé par inspiration prophétique d’accomplir une mission cruciale : ériger une arche pour sauver sa famille et les animaux du cataclysme. Mais dégouté devant le spectacle de la déchéance humaine, qu’il croit inévitable pour les générations suivantes, Noé refuse d’être le nouvel Adam de l’humanité.
Noé, capitaine abandonné
Après le détestable Black Swan, le très poignant The Wrestler et l’incontournable Requiem for a dream, Darren Aronofsky s’était désisté du calamiteux reboot de Wolverine. C’est avec un blockbuster en forme de péplum biblique que l’on retrouve le cinéaste. Celui-ci s’est chargé de mettre en image le mythe de Noé, personnage prophétique sauvé du déluge venu des Cieux pour nettoyer la planète rongée par le Mal humain.
Incarné par un Russell Crowe bouffi mais globalement solide, le père de famille sacrificiel devra résister à la menace de guerriers « sauvages » guidés par Tubal-Caïn ainsi qu’aux dissensions au sein de sa propre famille qui va progressivement lui tenir tête devant l’incompréhension d’une telle obstination purificatrice et lui tourner le dos. Capitaine esseulé d’une arche perdue en pleine tempête, il sera conduit à prendre des décisions lourdes de conséquences pour mener à bien la mission qui lui a été confiée.
Difficile d’être conquis par cette adaptation cinématographique sans souffle épique dont l’hideuse séquence introductrice apparait comme un présage du désastre. Bâtardement construite autour de séquences Malickiennes, une flopée de batailles rappelant l’univers du Seigneur des Anneaux (les géants de pierre, sérieux) et une stupide querelle familiale entre Noé et son fils Ham (papa Noé empêchant son fils de s’accoupler enfin et de « devenir un homme »), le film peine à convaincre du fait de sa balourdise et de ses effets spéciaux aussi ratés qu’obsolètes.
Si les protagonistes masculins ne paraissent ni fouillés ni bien crédibles, les interprètes féminins (J. Connelly et E. Watson) se vautrent lamentablement, incapables de supporter le fardeau de leur statut de garants émotionnels d’une fresque presque saccagée par un montage faiblard et un scénario trop souvent risible. Restent néanmoins quelques scènes dégageant une certaine aura, offrant de brefs aperçus de ce qu’aurait pu et du être ce Noé. Dommage qu’ils aient été sacrifiés au profit de ce pamphlet écolo peu convaincant.
Avec Black Swan, Darren Aronofsky suscitait la déception artistique autant que la révolte. S’il a bien démarré outre-atlantique, pas sûr que ce nouveau long-métrage plus grandiloquent que réussi ne nous conduise à pardonner les errances d’un réalisateur désormais cantonné à l’esbroufe.
La ficheNOE
Réalisé par Darren Aronofsky
Avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson, Logan Lerman, Anthony Hopkins, Ray Winstone
Etats-Unis – Aventure, Science fiction, Péplum
9 avril 2014
Durée : 138 min
Sérieux, mis à part Russell Crowe et quelques scènes, ce nouveau Aronofsky est vraiment mauvais!
A la réflexion, c’est vrai que les effets spéciaux manquent un peu. Lorsque le déluge animalier arrive, on s’attendait peut être à d’autres images par la suite… Mais non, on est centré sur Noé, la guéguerre avec le fiston, qui en veut à papa car il a pas libéré la gentille demoiselle prise au piège dans la forêt…et ainsi de suite.
J’ai regretté un peu l’excès de sentimentalisme à outrance, trop dégoulinant… Long métrage qui se laisse regarder si on est bon public, je dois bien avouer, mais le bas blesse…
C’est effectivement très dégoulinant de bons sentiments et de phrases sentencieuses. Vraie déception.
(oh tu n’as pas aimé Black Swan ? copaaaaaaain)
Sur Noé, j’ai trouvé le film divertissant (ça passe bien dans une salle de ciné). Maintenant y a des longueurs et même si je ne suis pas à fond sur la Bible and co, y a quand même des délires assez incompréhensibles (les histoires de fesses des gamins de Noé, assez insupportables, le trip vegan…)
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