BLUEBIRD
Critique du film
Bluebird, c’est le rape and revenge classique, vu des dizaines de fois auparavant. Ce qui pourrait toutefois être suffisant pour donner un thriller efficace, grâce à une écriture de qualité, une mise en scène soignée et de solides performances. Bluebird n’a pas grand chose de tout cela et se contente des lieux communs du genre, s’offrant même quelques écarts inutiles et dommageables (on s’interrogera sur l’utilité de filmer la poitrine de la jeune femme fraîchement agressée dans une scène qui n’en avait clairement pas besoin).
Mais le film souffre surtout d’une caractérisation des personnages assez faible, reposant seulement sur la belle prestation de Roland Møller (que les cinéphiles auront pu apprécier dans Hijacking, R, Northwest, A second chance), pour parvenir à embarquer complètement. Jérémie Guez peine à faire de la relation Danny / Clara le cœur de son premier long-métrage, avec cette amitié soudaine assez artificielle. Le spectateur n’a finalement pas beaucoup l’occasion de connaître, et donc de s’attacher aux protagonistes de ce récit n’offrant que quelques séquences un peu plus notables que les autres. Est-on simplement défini par sa condition d’ex-prisonnier ou l’absence d’un père ?
Au delà de l’interprétation solide de son comédien principal, on appréciera également l’ambiance du film, grâce notamment à la photographie Dimitri Karakatsanis, qui parvient à rendre cette série B un brin attrayante. Mais dans ses derniers moments, Bluebird laisse un sentiment de déception, en insérant (à tort) un épilogue inutile de sentimentalité qui tente de refermer les arcs scénaristiques.
Bande-annonce
16 juin 2020 (VOD) – Jérémie Guez, avec Roland Møller, Lola Le Lann, Veerle Baetens