DALVA
Dalva a 12 ans mais s’habille, se maquille et se vit comme une femme.Un soir, elle est brusquement retirée du domicile paternel. D’abord révoltée et dans l’incompréhension totale, elle va faire la connaissance de Jayden, un éducateur, et de Samia, une adolescente au fort caractère. Une nouvelle vie semble alors s’offrir à Dalva, celle d’une jeune fille de son âge.
Critique du film
Emmanuelle Nicot signe avec Dalva son premier long-métrage, très remarqué en compétition à la 61ème Semaine de la critique. Porté par une jeune actrice bluffante, Zelda Samson, elle incarne prodigieusement le personnage éponyme et porte la fiction sur ses jeunes épaules, avec un sujet particulièrement délicat, celui de l’inceste. Quand on la découvre, elle est séparée par les autorisés de son père abusif qui la coupait du monde.
Quand le monde des adultes s’immisce à nouveau dans sa vie, c’est cette fois pour la protéger et l’aider à se reconstruire après l’avoir détruite en transgressant des barrières infranchissables. Poignant et parfois difficile, ce beau premier geste artistique suit la longue et complexe renaissance d’une adolescente déboussolée et en quête de (nouveaux) repères, sans jamais porter de jugement sur sa jeune protagoniste qui doit réapprendre à vivre en société.
Marquante, cette oeuvre choisit le doux chemin de la pédagogie, relayant un message fort et louant la mission essentielle des éducateurs qui recueillent ces enfants abusé-e-s dans des lieux où règnent la patience et l’acceptation. Elle n’en n’oublie cependant pas de pointer les failles du système de protection des mineur-e-s qui, au-delà de ses quelques carences juridiques, ne fournit pas aux aidant-e-s et aux victimes les ressources matérielles et humaines nécessaires pour se reconstruire dans les meilleures conditions. – TP
Bande-annonce
22 mars 2023 – De Emmanuelle Nicot, avec Zelda Samson, Alexis Manenti et Fanta Guirassy.
