FIRST COW
Autour de 1820, Cookie Figowitz, un cuisinier expérimenté solitaire et taciturne, voyage vers l’ouest et finit par rejoindre un groupe de trappeurs au fin fond de l’Oregon. Là, il se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise qui cherche aussi à faire fortune. Ils vont rapidement s’associer pour créer une petite entreprise prospère, utilisant une vache laitière très prisée par un riche propriétaire des environs pour fabriquer des gâteaux…
Critique du film
Le film du mois et un des films de l’année. « Nous précédons l’Histoire » dit King Lu à son ami Cookie. Comment passer de hobo à auto-entrepreneur en roulant dans la farine le propriétaire de la seule vache du continent ? Chien, chat, vache, arbre, Reichardt confie la dramaturgie au vivant. Quand le hululement de la chouette est plus vrai que nature, poétique et politique se confondent, Anne devenant Cassandre. Le dernier plan du film, d’une beauté funeste, ramène le spectateur, comme un boomerang, à la séquence d’ouverture. Mais à quoi donc nous sommes-nous mis à croire ? A la puissance du récit. – FXT
Ce serait un euphémisme que de pas évoquer la sortie en salle de First cow comme d’un parcours du combattant ; et à l’arrivée : du miracle. Le nouveau film de Kelly Reichardt, comme La dernière piste, s’aventure dans une relecture du western à l’aune de la sensibilité de la cinéaste. En résulte un film d’une immense délicatesse, peinture sensorielle de l’installation dans le Pacific Northwest, et avec elle le besoin de l’amitié, la cruauté de la fièvre de l’enrichissement, les balbutiements du capitalisme, et l’impossible échappée à ces forces. – PN
Bande-annonce
20 octobre 2021 – De Kelly Reichardt, avec John Magaro, Orion Lee et Toby Jones.