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SANS UN BRUIT 2

Après les événements mortels survenus dans sa maison, la famille Abbott doit faire face au danger du monde extérieur. Pour survivre, ils doivent se battre en silence. Forcés à s’aventurer en terrain inconnu, ils réalisent que les créatures qui attaquent au moindre son ne sont pas la seule menace qui se dresse sur leur chemin.

Critique du film

AVIS ENTHOUSIASTE – À l’heure où l’on écrit ces lignes, cela fait désormais quinze mois que l’on a découvert la suite du très réussi Sans un bruit de John Krasinski. Que reste-t-il de ce visionnage ? Un souvenir positif, qui donne envie de se plonger dans une hypothétique troisième partie. En attendant, ce chapitre 2 reprend logiquement le même dispositif et place la famille de survivants au coeur d’un monde où le moindre son peut causer leur perte. Contrainte de quitter leur refuge, un père de famille en moins pour les protéger et un bébé en plus sur les bras, la tribu Abbott migre vers de nouveaux horizons en suivant les chemins de sable et rencontre un survivant marginal.

On pouvait craindre un sequel superflu, qui tomberait dans la redite. Pourtant, Sans un bruit 2 est une suite plus qu’honorable qui parvient à conserver l’intérêt de l’original (la surprise en moins) tout en trouvant ses propres frissons et émotions. Très habilement, et bien aidé par les prestations convaincantes d’Emily Blunt, Cillian Murphy et Millicent Simmonds, Krasinski maitrise le suspens et offre quelques nouvelles tranches de tension savamment menées. Il donne également de l’épaisseur à l’aînée de la famille, Reagan, qui prend progressivement du gallon pour devenir une sorte de jeune Ripley faisant de son handicap une force de résilience face aux intrus extraterrestres… Un choix d’angle opportun, ce sous-texte féministe, et une intrigue qui fait la part belle aux jeunes générations face à la menace du monde.

Hasard du calendrier, Sans un bruit 2 devrait être l’un des premiers films de studio US à parvenir jusqu’à nos salles, dans des conditions où la confiserie sera toujours prohibée en salle – afin de respecter le nécessaire protocole strict. Une contrainte qui devient finalement l’assurance de profiter idéalement du travail sonore de ce deuxième volet pour une immersion garantie sans bruits de grignotages. Sans un bruit, au sens littéral. Un bien pour un bien ? – Thomas Périllon

AVIS MITIGÉ – En ouvrant le récit à plus de personnages et d’environnements, John Krasinski avait l’opportunité de faire de cette suite un vrai film retors sur la condition humaine face à un danger impossible à discerner. Or, l’inverse se passe et se comprend au bout de dix minutes. Pour son troisième long-métrage, Krasinski ne réactualise aucun effet de mise en scène, structure et chapitre son récit avec les mêmes bases que son prédécesseur, empêchant toute possibilité de surprise après une introduction de (toujours) très grande qualité. Pourquoi une nappe musicale omniprésente dans chacune des séquences ? Pourquoi faire du personnage interprété par Cillian Murphy une copie conforme de celui joué par l’acteur-réalisateur dans le premier volet ? Pourquoi la menace humaine n’existe que durant cinq minutes ?

Plus aucun personnage n’a de cheminement caractériel, chaque élément narratif est réduit à de l’archétype et le sentiment d’urgence est noyé dans un montage alterné qui dilate inutilement la temporalité du récit. Toutes ces questions convergent vers le triste constat d’un manque flagrant d’ambition et d’idées nouvelles, soulevant une dernière interrogation fatale : John Krasinski a-t-il vraiment quelque chose à raconter depuis le début ? – Tanguy Bosselli

Bande-annonce

16 juin 2021 – De John Krasinskiavec Emily BluntCillian MurphyMillicent Simmonds




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