IDENTITÉ SECRÈTE
Au premier abord, Identité secrète avait absolument tout pour décrocher dans mon TOP le prix de la daube de l’année… Un héros casse-cou et testostéroneux ressemblant vaguement à un acteur plus connu/doué (Matt Damon pour ne pas le citer) qui conduit une moto surpuissante sans casque et serre les dents pour faire gros-dur, CHECK. Un intérêt amoureux couru d’avance pour une cutie (cheerleader) qui traîne dans le coin. CHECK. Des parents cool mais à cheval sur leurs principes pour le bien du fiston, CHECK. Une psy-plus-cool-que-d’hab et ange gardien à ses heures perdues, CHECK. Des potos bien lourdingues qui font de la lutte et qui crient fort pour être plus virils, CHECK. Un pote renoi qui arrondit ses fins de mois en trafiquant des fausses ID, check. Des méchants qui marchent bruyamment pour faire peur et qui portent des tatouages très visibles pour ne laisser aucun doute sur leurs intentions, CHECK. Un thème principal électro passe-partout et quelques lourds riffs de guitare pour informer le spectateur que la scène qu’il regarde devient une scène d’action décoiffante, CHECK. Une taupe travaillant à la CIA, CHECK.
Anyway… Après s’être mis une grosse race le week-end précédent, notre héros se voit assigné à résidence (la loose!). Le jeunot est bien embêté vu qu’il doit se coltiner sa voisine peu dégueulasse pour un exposé scolaire. Heureusement, maman est cool, elle l’autorise à fermer la porte de sa chambre. Fiston pourra ainsi tranquillement coucher bosser avec elle. Leur sujet : « les enfants disparus ».
Hasard de l’intrigue – et formidable inventivité scénaristique – il s’avère que notre musclé découvre rapidement qu’il ne serait peut-être pas le fils de ses parents (la magie d’internet!). Fausse-maman confirme d’ailleurs cela sans se faire prier (« oops je suis démasquée ») avant de se faire shooter sous ses yeux, n’ayant ainsi pas le temps de lui raconter le pourquoi-du-comment [ le scénariste ne le savait certainement pas lui-même ]. Le jeune prodige adopté prend alors la fuite au volant d’une BMW à portée de main.
Grâce au training de pôpa, notre héros parviendra à protéger sa nana alors qu’il a la CIA et les soviets à ses trousses (enfin, on sait pas trop qui veut quoi et pourquoi, mais on s’en tape). Orphelin mais héroïque, il sera récupéré par sa super-psy et pourra poursuivre son idylle avec sa nouvelle nana pour qui (je cite!!!) « il n’était pas prêt il y a quatre ans ».
Alors pourquoi le film ne figurera t’il pas en dernière place de mon classement final ? Parce que je me suis tellement moqué que je me suis bien marré au visionnage. Je sais ce n’est pas vraiment valable et objectif comme justification. D’ailleurs ce n’est certainement pas intentionnel (les réal hollywoodiens font rarement preuve de second degré), les ficelles étant tellement grosses, les personnages tellement caricaturaux, les répliques et l’intrigue tellement bateaux et la réalisation tellement formatée, le film devient plutôt drôle, divertissant et presque cohérent (dans son incohérence).
Un film d’action d’une bêtise et d’un manque d’inventivité indéniable, un produit formaté feignant et prétexte autour d’une starlette sculptée, mais un divertissement efficace et involontairement drôle. Identité secrète mérite le prix du « film » le moins ambitieux de l’année.
JOHN SINGLETON | USA | 100 MIN | 28 SEPTEMBRE 2011 | TAYLOR LAUTNER, LILY COLLINS, SIGOURNEY WEAVER |
Ah ben ça alors… je suis étonnée qu’un film avec le sublissime Taylor soit si mauvais.
Euh, je plaisante, hein !
J’ai beau m’être moquée pendant tout le film, ça ne le sauvera pas du prix du nanard de l’année, chez moi… à moins qu’un autre fasse encore plus fort dans la niaiserie d’ici là!
[…] aurait pu diffuser un métrage plus méritant. Lorsqu’on voit des films comme Sans Issue ou Identité Secrète bénéficier d’une sortie en salles, on s’interroge sur la naïveté des producteurs […]