LA COULEUR DES SENTIMENTS
Dans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60, trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié. Elles sont liées par un projet secret qui les met toutes en danger, l’écriture d’un livre qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque. De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement…
Succès littéraire phénoménal aux Etats-Unis, le best-seller The Help (La couleur des sentiments) a été rapidement adapté . Projeté en ouverture du prestigieux festival de Deauville cet été, le film de Tate Taylor a été chaleureusement accueilli par le public et la critique.
The Help, adapté par la romancière elle-même et son ami d’enfance Tate Taylor, se déroule dans le Mississippi à Jacksonville où la ségrégation raciale est importante (une servante de couleur n’est pas autorisée à aller au WC dans les sanitaires familiaux!). La jeune Skeeter – interprétée avec justesse par la craquante Emma Stone – désire devenir journaliste ou écrivaine. La jeune femme, indépendante et déterminée, va décider de pointer du doigt ce traitement cruel et insensé envers les bonnes à tout faire qui ont un rôle essentiel dans bon nombre de foyers huppés, qui élèvent les enfants de ses familles bourgeoises, les nourrissent, les éduquent et leur font la toilette mais n’obtiennent pas le respect et la considération qu’elles méritent.
En s’intéressant au racisme dans les années 60, on pouvait craindre une énième dénonciation consensuelle, le sujet ayant été déjà souvent exploré au cinéma auparavant. Mais cette production (Disney!) vaut le détour car elle raconte avant tout une aventure humaine, une histoire d’amitié insolite (pour l’époque) entre deux bonnes et la jeune Skeeter liées par le projet secret – et risqué – d’écrire un bouquin dénonçant le sort des femmes de leur condition et faire changer les mœurs intolérables de l’époque. Le casting, très bon – à l’exception de l’éternelle pistonnée Bryce Dallas Howard – et la discrète et délicate partition de Thomas Newman évitent de tomber dans le mélo larmoyant ou le ton moralisateur typiquement hollywoodien. Et même si le film n’est pas indemne de tout reproche – il n’évite pas certaines caricatures – et que sa réalisation reste plutôt classique mais efficace, ce film familial a suffisamment de panache et de personnalité pour remporter l’adhésion du spectateur.
Adapté du best-seller de Kathryn Stockett, La couleur des sentiments sera un des films à voir de cette fin d’année 2011 (sortie prévue le 26 Octobre). Porté par un casting de qualité, ce film dénonçant la ségrégation envers les domestiques de couleur dans les années 60 aux Etats-Unis devrait être un prétendant solide aux prochains Oscars.
TATE TAYLOR | USA | 146 MIN | 26 OCTOBRE 2011 | EMMA STONE, VIOLA DAVIS, BRYCE DALLAS HOWARD |
Encore un film qui me tente bien. Je sens que la fin d’année va vraiment être placée sous le signe du cinéma avec toutes les sorties prévues
Ah tiens tu l’as vu vendredi soir je suppose ? Moi aussi. Et je l’ai trouvé manichéen, mièvre, consensuel… y a que le casting sur lequel on est d’accord, même si j’ai préféré les second rôles aux premiers.
je n’ai lu que des avis très avis très favorable sur ce film. j’ai peur que ce soit mièvre mais j’ai hâte de le voir. je te donnerais mon avis à ce moment là
Oui, on n’échappe pas à quelques relents mièvres mais je n’ai pas été particulièrement gêné. Pourtant, j’y suis souvent assez allergique. Je n’explique pas le fait que ce film m’ait plus si on le regarde froidement et pragmatiquement, peut-être que l’équilibre est là et que ça passe finalement. D’accord avec toi Neil concernant les seconds rôles, surtout Sissy Spacek.
Salut Wilyrah, il se passe un phénomène étrange, mes précédents commentaires sur cet article ne sont pas passes ! Je ne pense pas que tu me censures pour avoir dit que je ne suis pas autant convaincue que toi, donc il doit y avoir un bug !
Ah tiens, c’est bizarre. Je vais regarder si je trouve l’explication. C’est gentil d’avoir persisté pour poster en tout cas
Et non je ne te censurerai pas si tu as un avis différent de moi, au contraire, ça fait du débat !
Mais je comprends pourquoi on peut ne pas trop aimer.
Bonjour Wilyrah, j’ai vu aussi ce film vendredi dernier à Bercy, salle comble. Le film dure 2h10. C’est un peu long. J’ai trouvé que c’est un film qui m’a fait penser à un gros pudding assez indigeste et assez manichéen: avec les « pétasses » blanches d’un côté (c’est leur éducation qui veut ça) exceptée Skeeter et les noires de l’autre avec leur bon sens et qui supportent leur sort faute de mieux. Il y a quelques bons moments mais j’ai eu souvent envie d’entrer dans l’écran pour gifler Holly (Bryce Dallas Howard) : plus tête à claques que cela, tu meurs. Bonne après-midi.
merci pour cette critique! J’ai eu un peu peur du côté manichéen de la bande-annonce justement, et comme je n’ai toujours pas lu le roman (qui se trouve dans ma bibliothèque depuis de longs mois!), je vais plutôt commencer par là je crois ;o)
Oui le côté manichéen est malheureusement pas très subtil. Mais le film fonctionne dans l’ensemble je trouve.
J’ai adoré le livre… un vrai coup de coeur.
Je vais voir le film tout à l’heure j’espère que je vais autant aimé
[…] bien choisir ses rôles. Toujours impeccable, en premier (Zero Dark Thirty) comme en second rôle (La couleur des sentiments, The Tree of Life, Des hommes sans loi, Take Shelter…), lorsque l’on retrouve […]
[…] puisque Nick Offerman (l’excellent Ron Swanson de Parks and recréation) et Octavia Spencer (La couleur des sentiments, Fruitvale Station) sont comme à leur habitude très […]
[…] En revanche, le dernier segment pose davantage problème, pour les questions qu’il ne soulève pas et pour son manque de subtilité dans la dimension (mélo)dramatique. Effectivement, le seul reproche légitime qui pourrait être fait à Fruitvale station est qu’il insiste beaucoup trop sur l’émotion, utilisant l’argument du « père de famille » à de trop nombreuses reprises. Cette corde lacrymale étant trop sollicitée, on s’interroge : pourquoi insister à ce point ? Le destin de cet Oscar était déjà bien assez tragique, qu’on le perçoive comme un jeune voyou ou non, il ne nécessitait pas une emphase aussi maladroite sur son statut de papa d’une petite fille pour nous tirer la larme. C’est l’erreur commise par le néophyte Ryan Coogler, qui s’en sort malgré tout avec les honneurs, dirigeant avec beaucoup de justesse son impeccable casting : Michael B. Jordan (Chronicle) et Melonie Diaz (Long way home) très justes, aux côtés de l’oscarisée Octavia Spencer (La couleur des sentiments). […]