LA LOI DU MARCHÉ
À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
Le salaire de la peur.
Il y a si peu et pourtant beaucoup dans La loi du marché de Stéphane Brizé, présenté ce lundi en compétition à Cannes. Avec beaucoup d’intelligence et une force d’éloquence inouïe, le cinéaste français confère à son drame social une portée insoupçonnée alors qu’il raconte avec sobriété le quotidien délicat de ce père de famille en réinsertion professionnelle.
Là où certains cinéastes un brin égotiques auraient forcé le trait, cherchant à insister sur quelques scènes clés, Brizé réussit, lui, à distiller son message sans gros sabots et nous immerge dans l’implacable mécanique du profit effaçant l’humain. Ainsi, plusieurs séquences anodines, filmées à la manière d’un documentaire, deviennent immensément porteuses de sens et réveillent révolte et désarroi (la banquière, le DRH…) avec une justesse et un réalisme absolus.
Soutenu par la prestation remarquable d’un Vincent Lindon une nouvelle fois impeccable, La loi du marché nous renvoie à nos propres dilemmes et frappe fort et avec précision, là où le bât blesse, illustrant avec pertinence les dérives et les maux de notre société contemporaine. Sobre, mais important et déchirant.
La fiche
LA LOI DU MARCHÉ
Réalisé par Stéphane Brizé
Avec Vincent Lindon, Yves Ory, Karine De Mirbeck…
France – Drame
Sortie en salle : 18 Mai 2015
Durée : 110 min
Bonjour тном ряи, merci pour cet article sur un film qui m’a plu et qui sera dans mon top de 2015. Remarquable de sobriété. Bonne journée.
Ouais ben bof. La charge sociale n’est là que pour les non smicards. Le film ne touche qu’un petit bout de la réalité. Petit budget qui ne permets pas de prendre toute la portée de la souffrance physique et morale (parce que dans la distri, elle n’existe pas la morale -?!). Certes ces fallacieuses congratulations après 30 ans d’abnégation de revendication comme la chasse à la faute professionnelle monté derrière est efficace. C’est néanmoins pas demain que le film feras changer des choses (certaines victoires des salariés au prud’hommes ne donne ni effet boule de neige ni jurisprudence, là ou des millions d’€ pourraient êtres redistribués) pas plus qu’une conscience émergera dans ce milieu. Pas moins ni plus efficace que la comédie solidaire du début d’année.
Puissances de l’interprétation ? Là encore cela prête à caution. Pas meilleur, bien au contraire que dans d’autres rôles, cela ne mérite pas une palme pas plus que de tant d’éloges. On peut penser que cette « perf « n’est à comparer qu’aux non acteurs face à lui.