HUGO CABRET (3D)
Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate dont il cherche la clé – en forme de cœur – qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n’est que le début de l’aventure…
Chaque film que sort Martin Scorsese est encensé sur la toile et dans la presse. Chaque métrage est considéré comme un petit bijou de cinéma. Ce n’est jamais mon cas. Celui que je surnomme affectueusement « le faiseur de soufflé au fromage » ne m’a jamais convaincu. On ressent à chacune de ses réalisations une maîtrise technique indéniable. Mais chaque fois, l’ennui pointe le bout de son nez au bout d’une demie-heure, la faute à un cinéma glacial à la mise en scène mécanique. Son amour du cinéma est indéniable, son sens du cadrage plutôt aiguisé. Mais généralement je finis toujours par m’agacer d’une intrigue balourde ou de personnages écrits et/ou interprétés assez sommairement.
Ce Hugo Cabret n’échappe malheureusement pas à cette triste règle. Mais une fois n’est pas coutume, ce n’est pas la première demie-heure qui accroche l’intérêt. Au contraire, celle-ci s’avère passablement barbante car dégoulinante de guimauve, avec une image excessivement colorée (frôlant parfois le mauvais goût) et deux jeunes acteurs principaux insupportables. Si Chloé Moretz n’est pas forcément fautive de son apparat caricatural, Asa Butterfield semble le digne successeur de l’atrocement larmoyant Freddie Highmore. Tout est surjoué chez ce jeune acteur britannique qui ne peut s’empêcher de sortir une réplique sans un trémolo dans la voix ou une larme à l’oeil.
Fort heureusement, Martin Scorsese réussit à sauver son métrage grâce à ce qu’il connaît le mieux : l’histoire du cinéma. La dernière demie-heure fait éclore une poésie qu’on n’attendait plus en s’intéressant au destin de George Méliès, offrant alors quelques belles scènes pour tout amoureux du septième art.
Hugo Cabret, sorte de gros gâteau bourré de colorants et de guimauve, ennuie et agace une bonne partie du temps avant quelques fulgurances bienvenues autour du cinéma de George Méliès.
MARTIN SCORSESE | USA | 128 MIN | 14 DECEMBRE 2011 | ASA BUTTERFIELD, CHLOE MORETZ, BEN KINGLEY |
« dégoulinante de guimauve, une image excessivement colorée (frôlant parfois le mauvais goût) et deux jeunes acteurs principaux insupportables »
Hélas, cela semble être le lot de toutes les productions américaines en 3D. Je n’ai vu que deux films en 3D, Mr Scrooge et Avatar, et cela m’a vacciné pour un long moment, on y rencontre exactement les tares que vous décrivez pour Hugo Cabret.
Un bon film doit réunir deux conditions de base : une ambiance, une atmosphère, ou si vous préférez une couleur singulière, servie par des personnages originaux, à la psychologie particulière et – parfois – profonde.
La 3D et son étalage visuel ne facilite pas cela ; c’est peu être un bon en avant technologique, mais c’est une sacrée régression pour le cinéma – on est revenu au temps de la sur-expression, du dialogue simpliste, et du mauvais goût visuel.
Le cinéma est revenu en enfance. Merci la 3D.
Remarquez, je dois être un vieux réac’ aigri ; je considère que la couleur était le premier pas de la décadence esthétique et artistique du genre.^^
Je ne suis pas un fervent de la 3D, je me considère presque comme un détracteur. Toutefois, on avait loué la qualité de la 3D dans ce film, j’ai donc opté pour le relief. Je trouve que la 3D appauvrit vraiment l’image et j’ai tendance à rejoindre Nolan qui privilégie davantage l’IMAX, format bien plus enthousiasmant.
Je ne suis pas un admirateur de la 3D mais je ne pense pas qu’une quelconque nouvelle technologie peut « régresser » le cinéma. Ou alors il faut enlever la couleur à Wim Wenders, les effets spéciaux à ‘Blade Runner’ ou à Terry Gilliam…
Le relief est en fait assez déceptif car ça n’apporte pas grand chose en soi, à moins de le modeler réellement. Ainsi ‘Pina’ n’est pas le même film sans son relief, et j’ai tendance à penser qu »Hugo Cabret’ non plus. Cette gare en relief est je trouve vraiment saisissante, comme un théâtre de pantins dans lequel se déroulent des micros récits (le premier plan est hallucinant).
C’est con Wilyrah que tu sois passé à côté ! Mais d’une certaine manière, Scorsese a souvent divisé (par contre entendre dire du réalisateur de ‘Casino’ ou des ‘Affranchis’ qu’il est un « faiseur de soufflé au fromage » : tu veux que j’te crâme ta bagnole ou quoi ? :D)
Non merci Jérémy, ça va j’ai été servi en catastrophe depuis le début de 2012, si tu pouvais épargner la voiture, c’est quasiment/presque la seule chose qui me reste 😉
Mais j’assume quand même le surnom cheesy ^^
Autant j’entends tes arguments sur le côté trop parfait, un peu froid d’un film comme Hugo Cabret, autant le procès que tu fais aux jeunes acteurs est démesuré … 😉
Je ne suis pas non plus toujours un admirateur de Scorsese (citons par exemple « Taxi Driver »), mais celui-ci fait partie de ses très bon. Je trouve qu’il propose un film familial à la fois divertissant et didactique. A part une ou deux longueurs, c’est pour moi un sans faute.
pour ma part j’ai beaucoup aimé ce film, alors que d’habitude ce genre de film m’agace !
eh oui, tout à fait d’accord avec ta critique… Tout cela est très bien maitrisé, mais manque cruellement d’âme…
Globalement d’accord avec ta critique (trois-quarts du film chiant et sans âme, dernière demi-heure enfin poétique), et c’est un vrai plaisir car peu de monde ose en dire du mal sur la blogosphère.
Par contre, pas d’accord sur Scorsese, qui fait partie de mes auteurs préférés et reste, selon moi, l’un des plus grands cinéastes américains passés et présents ^^ Mais sur celui-là, il m’a passablement déçu, alors que j’en attendais beaucoup…
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