PARANORMAL ACTIVITY 5 : GHOST DIMENSION
La famille Fleeges emménage dans une nouvelle maison et découvre dans le garage des cassettes vidéos de l’enfance de Katie et Kristi et une caméra leur permettant de voir ce qui se déroule véritablement autour d’eux…
La menace fantôme.
La saga Paranormal Activity est souvent réduite, à tort, à un festival de portes qui claquent et de fades jump scares. Ce cinquième volet – ne prenons pas en compte ses déclinaisons japonaise et mexicaine – boucle la boucle en voulant en mettre plein les yeux au spectateur. D’ailleurs, celui-ci devra se munir de lunettes 3D pour profiter du spectacle. Le recours à la triple dimension témoigne de la surenchère du projet, de sa démarche marketing, mais elle est aussi un formidable moyen de jouer avec l’image et ses textures.
A plusieurs reprises, la franchise a toujours tenté de se renouveler en sortant du cadre plan-plan du premier épisode. Parfois le procédé est artisanal – une caméra montée sur un socle de ventilateur balaye l’espace à 180° dans le numéro 3 -, parfois, il s’agit de recourir à la technologie – la Kinect dans le numéro 4. Là, c’est un peu les deux avec une caméra vintage bricolée, qui permet de capturer l’image des esprits et de rendre visibles les mondes surnaturels. La 3D, outre les traditionnels effets de surgissement, permet ici d’immerger le regard du spectateur dans le corps flottant d’un démon (la «Ghost Dimension» promise par le titre) et de le perdre dans des images striées. Aussi, cette conclusion offre à la saga son film le plus spectaculaire.
Les cinq films communiquent entre eux
Certes, les scories habituelles ne nous sont pas épargnées. Ainsi, les motivations des protagonistes, qui s’échinent encore dans les années 2010 à filmer des scènes anodines de leur quotidien, demeurent un mystère. Mais la pentalogie, qui court sur trois décennies, impose sa cohérence, les cinq parties communiquant entre elles au propre, tel qu’on peut le voir dans cet ultime épisode, comme au figuré.
Décriés pour avoir relancé la mode dite des found footage (mieux vaudrait parler d’images prétendument amateurs plutôt que d’enregistrements «retrouvés») et inspiré pléthore de films d’épouvante opportunistes à très petit budget, les Paranormal Activity seront sans doute réévalués avec les années. Ils témoigneront d’un début de millénaire noyé sous les flots d’images et d’écrans, où chacun, pourvu qu’il soit équipé d’une caméra ou d’un smartphone, peut s’improviser reporter et documenter sa propre existence. Même la plus fantomatique.
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