10 CLOVERFIELD LANE
Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d’abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu’il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d’envergure. En l’absence de certitude, elle décide de s’échapper…
Critique du film
Difficile d’évoquer l’intrigue de 10 Cloverfield Lane sans gâcher le plaisir de sa découverte tant il repose sur les effets de surprise et se joue perpétuellement du spectateur, qui se retrouve plongé au cœur d’un huis clos claustrophobe et énigmatique. Si les ressorts ne sont pas toujours subtils et la mécanique reste quelque peu éprouvée (en témoigne la montée crescendo des violons à chaque ouverture de porte), la mise en scène demeure efficace, toujours au service d’une tension à intensité variable et contrôlée. Celle-ci doit également beaucoup aux performances d’acteurs ; qu’il s’agisse de Mary-Elizabeth Winstead, incarnant cette pulsion de vie avec suffisamment de candeur pour susciter l’empathie du spectateur, ou celle de John Goodman, dont l’ambivalence du jeu est cruciale au maintien des enjeux dramatiques.
Pochette surprise
Au-delà de cette intrigue sur fond d’évasion, Dan Trachtenberg insuffle à son premier long-métrage une portée allégorique sur la construction de l’individu, qui doit s’affranchir de son microcosme familial pour s’armer face au monde extérieur, hostile et mensonger. Un parti pris osé qui risque, lui aussi, de scinder le public – en particulier avec cet épilogue complètement fou pour certains spectateurs, grotesque pour d’autres.
Malgré le relatif classicisme du procédé, 10 Cloverfield Lane est un “petit” film, auteuriste mais sans prétention, qui fait confiance à la naïveté complice du spectateur et propose un objet cinématographique original, légitimant pleinement son existence dans un habile mélange de genres.
Disponible en vidéo et en VOD sur Canal VOD
Une très bonne surprise pour ma part. Je me suis prise au jeu!