LA DAME DE FER
Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd’hui disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.
Chaque année, les Oscars célèbrent le talent incroyable de Meryl Streep, lui réservant deux fois sur trois une nomination dans la catégorie Meilleur Actrice. En 2012, celle-ci a encore impressionné le monde entier avec un rôle pour lequel elle s’est donnée corps, voix et âme par l’une des plus grandes actrices de l’histoire du cinéma. Jusqu’ici, je pense que peu de personnes se risqueront à prétendre ou penser le contraire. Si le talent de Meryl Streep ne fait absolument aucun doute, si son incarnation de Margaret Thatcher est absolument bluffante, le film qu’elle porte sur ses épaules expertes n’est pas du même acabit. A l’image de Albert Nobbs, chroniqué ce jour-ci, une grande actrice ne fait pas toujours un grand film. Ainsi, la très peu douée Phyllida Lloyd (déjà responsable de Mamma Mia) se contente de dresser un portrait paresseux, un biopic jamais intéressant sans aucun paroxysme dramatique. On sent constamment les intentions de la réalisatrice sans que l’effet escompté ne se produise. En plus d’être monté et mis en scène de façon peu subtile, le scénario est lui assez superficiel. Il survole les différents évènements qui ont marqué la carrière de l’ancienne premier ministre britannique, ne parvient jamais vraiment à en restituer les véritables enjeux et n’effleure qu’en surface la personnalité complexe et pas toujours appréciable de « Maggy ». Toujours impuissante pour faire naître la moindre tension, la réalisatrice juxtapose maladroitement les scènes et les images d’archives sans véritable liant.
Au final, après 1h45 de projection, on n’a rien appris de nouveau, ni sur Margaret Thatcher ni sur sa formidable interprète. Biopic sans imagination ni envergure mais probablement soutenu par les gouvernements français et allemands actuels, l’interêt de La Dame de Fer ne tient qu’en deux mots : Meryl Streep. Si celle-ci mériterait un Oscar pour sa composition époustouflante, Phyllida Lloyd mériterait elle… un bon coup de tronche. Ou l’interdiction de tourner à nouveau.
PHYLLIDA LLOYD | UK | 104 MIN | 15 FÉVRIER 2012 | MERYL STREEP, JIM BROADBENT |
Tu lui en veux à cette Phyllida Lloyd ! 😉 Mais je suis d’accord avec toi, quel gâchis du talent de Meryl Streep. C’est très étonnant que les producteurs aient fait confiance à Lloyd pour ce sujet après « Mamma Mia ».
Je suis d’accord avec cette critique. Meryl Streep est comme d’habitude extraordinaire mais quel dommage que le film ne soit pas plus fouillé. Je n’ai rien appris de nouveau sur La Dame de Fer, hormis qu’elle n’avait pas franchement l’air facile à vivre ^^. Je suis ressortie de la salle en me disant que Meryl Streep mérite cette nomination aux Oscars… et c’est tout. Dommage.
Mêmes erreurs que Eastwood pour « J. Edgar » et fait même pire… On a droit à un film sur la sénilité au lieu d’un biopic historique digne… De fait tout repose sur l’interprétation exceptionnel de Meryl Streep… 2/4
Margaret Thatcher héroïne dans un biopic de droite… Les anglais ne font pas que des films engagés : ils savent très bien yoyotter aussi dans le misérabilisme.
A quand le film allemand sur Angela Merkel ? Reste à trouver l’actrice…
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