LE MATCH DU BOX-OFFICE | Get out VS Problemos
En mai, aucun film de la sélection cannoise sorti simultanément au cinéma n’aura brillé par sa performance. Les français Desplechin, Doillon et Ozon ont bien eu du mal à susciter la curiosité en salles sans pour autant être de vrais bides.
Il faut donc se pencher sur un carton aux Etats-Unis qui s’est confirmé en France et sur une comédie française passée sous les radars pour établir ce nouveau match printanier.
Get Out fait le plein d’entrées
Enième production Blumhouse, dont le business model va à ce rythme bientôt devenir un sujet d’étude dans les écoles de commerce, Get Out se distingue intelligemment des autres films d’horreurs de la maison (Annabelle, Ouija…). Le film, cruellement d’actualité, sonde les maux d’une Amérique interraciale coupée en deux, en mélangeant les genres (angoisse, drame, comédie…).
Le film qui a raflé 175 millions de $ aux US (pour seulement 4.5 millions de budget, Blumhouse oblige) a déjà attiré plus d’un million de spectateurs français. Aidé par une critique unanime, sa bande-annonce efficace et son affiche intrigante auront fait le reste, permettant ainsi à Get Out de terminer sa 1ère semaine à 465 000 entrées sur une combinaison de seulement 323 salles. À date, le compteur continue de tourner et ce n’est pas ses 442 salles en 5ème semaine qui vont tout de suite l’arrêter.
Problemos : c’est quoi le problème ?
Autre sortie, autre cas d’école. Autrefois rois du box-office et idoles d’une partie de la jeunesse, le duo d’humoristes Eric et Ramzy a bien du mal à retrouver son public, que ce soit à deux ou en solo. Récemment, La Tour 2 Contrôle Infernale s’est royalement vautré (350 000 entrées contre plus de deux millions quinze ans plus tôt pour La Tour Montparnasse Infernale) tandis que Hibou, de et avec Ramzy a fait 8 000 entrées ! Eric Judor, qui navigue avec classe entre les styles et les univers (dans Platane, chez Quentin Dupieux…) n’a malheureusement pas échappé à ce désamour avec sa dernière comédie : Problemos. Co-écrit avec Blanche Gardin (l’humoriste qui monte) et Noé Dubré (le scénariste surdoué et multiprimé), le film qui suit un couple débarquant dans un camp de « zadistes » a seulement réunit 185 000 spectateurs, dont un tiers à Paris.