DAMAGES, SAISON 1
FX – TODD A. KESSLER | USA | 13×50 MIN | 2007 | GLENN CLOSE, ROSE BYRNE, ZELJKO IVANEK, TED DANSON |
Ellen Parsons erre, ensanglantée, dans les rues bondées de New-York… Pourtant, six mois plus tôt, tout allait pour le mieux. Engagée dans le cabinet d’avocats le plus puissant de la ville, dirigé par la redoutable Patty Hewes, Ellen faisait des débuts prometteurs. A cette époque, Patty était sur une grosse affaire : elle se battait pour faire tomber Arthur Frobisher, un magnat de la finance qu’elle accusait d’avoir escroqué ses 5 000 employés. Dans l’influent milieu de la Justice, Patty a une réputation de fer; elle est prête à tout pour arriver à ses fins… Les méthodes de Patty ont-elles quelque chose à voir avec la déchéance dans laquelle Ellen sombrera six mois plus tard ?
N’étant guère un adepte des séries juridiques, mon approche de Damages s’apparentait plutôt à une forte curiosité qu’à un véritable intérêt, notamment pour constater ce que valait cette escapade télévisée de Glenn Close et vérifier la légitimité des éloges qui l’accompagnait. Le surprenant tour de force est qu’en réalité Damages n’a rien d’une série de salle d’audience – pour ainsi dire, hormis les marches dans un des premiers épisodes, on ne voit pas le tribunal. En fait, Damages est un thriller politico-juridique s’intéressant aux manœuvres financières de personnages puissants et à leurs actions crapuleuses, qui traitera sur l’intégralité de la première saison de l’affaire Frobisher (voir synopsis). Pari ambitieux, et pari gagné.
Après un passage remarqué par la série The Shield, Glenn Close poursuit son chemin sur le petit écran et s’offre le rôle principal dans la nouvelle série de la chaîne du câble américaine FX. À ses côtés, on retrouve l’actrice australienne Rose Byrne – aperçue aux côtés de Brad Pitt dans Troie, ou plus récemment dans le superbe The Dead Girl, dont elle sortait du lot avec Toni Collette – qui incarne cette jeune et prometteuse associée embauchée par Patricia Hewes (dite Patty Hewes, puissante avocate new-yorkaise). Après des débuts un peu lisses – certainement imposés par le rôle – sa naïveté et sa simplicité vont petit à petit laisser place à une ambition presque aussi acharnée que sa patronne et « mentor » et un habit de candeur finalement bien trompeur. Mais la série se distingue également par la qualité de ses seconds rôles campés par les excellents Zeljko Ivanek et Ted Danson pour ne citer qu’eux.
Si la série attire déjà l’attention grâce au Golden Globe et à l’Emmy Award, amplement mérités, obtenus par Glenn Close pour sa remarquable interprétation d’une Patty Hewes machiavélique et charismatique, une des qualités majeures de Damages consiste en sa construction narrative – astucieusement défragmentée, alternant flash-forward, action en temps réel et souvenirs – qui tient le spectateur en haleine jusqu’au dénouement – qui réserve son lot de surprises et de révélations en suspend.
On félicitera d’ailleurs les auteurs (certains ont travaillé sur Rome, Les Sopranos, Prison Break) pour leur brillant et cohérent travail d’écriture où chaque détail est distillé ça et là pour brouiller les pistes ou attirer l’attention – en sachant toutefois très bien où ils vont, contrairement à certains shows attrape-nigauds comme Lost – sans que l’on ne puisse déterminer définitivement la culpabilité des protagonistes.
Là où Damages frappe encore plus fort et se distingue, c’est qu’en 13 épisodes chaque personnage apparaît avec ses qualités, ses faiblesses et ses zones d’ombre. Damages est la délicieuse antithèse du schéma manichéen : alors que du côté des bons, les perversions et les double-jeux se dévoilent, le camp des accusés affiche au contraire progressivement une humanité inattendue. Patty Hewes devient même un symbole parfait de l’anti-héros jouissif, glaçant de cynisme, personnage complexe et mystérieux prêt à tout pour faire tomber Frobisher, milliardaire véreux. Les cinq derniers épisodes sont d’une tension presque intenable et l’intrigue va redoubler de suspens au fur et à mesure que les vices de chacun apparaissent, jusqu’à une conclusion étonnante qui n’a pas fini de nous faire languir sur les jeux de manipulation qui nous attendent dans la seconde saison. Espérons que les scénaristes sauront se montrer aussi époustouflants !
Je connais pas du tout cette série. Fin moi, suis un peu en retard à ce niveau. Nettement moins « sériophile » que cinéphile.
J’ai entendu parlé de cette série mais je ne l’ai malheureusement pas encore vue.
Au premier abord, une nouvelle série de « justice » mais il est vrai que la série paraît très intelligente.
Faudra que je regarde à l’occasion !
Ta critique confirme ce que j’avais entendu par ci par là… Canal a le chic pour nous trouver de bonnes séries (excepté Rome auquel je n’ai pas accroché). Seul hic, je n’ai vu à ce jour aucun épisode!
j’ai vu les 4 premier épisodes et je les est trouvé exelent, glen close joue parfaitement sont rôle et c une vri peste dans le film c rare de voir des personnage comme , donc je vous le conseil.
C’est drôle : j’ai regardé les deux premiers épisodes lundi dernier. Tout de suite, la construction passionne : on sait ce qui se passe à la fin, mais on ne sait pas comment on y vient. Glenn Close est jusque là parfaite en requin tueur. Je sens que je vais devenir accro…
Cosmoboy
P.S. : pour ton ecléctisme et ton sens critique acerbe, je te mets dans mes favoris !
Je ne suis pas d’accord avec toi concernant Rome. Cette série est époustouflante. Quelle richesse technique, scénaristique et historique.
Ta critique est exactement ce que je pense…On en a déjà parlé (et on a même vu Patty Hewes !), j’ai trouvé cette première saison absolument géniale. Du scénario à la mise en scène et à l’interprétation, on est absolument scotché. Malheureusement la suite n’est pas vraiment à la hauteur sauf peut être la saison 3. Quant à la 4 elle est très décevante et le procédé finit par être éventé… La saison 5 (dernière) sera inspirée de Wikileaks, espérons que le scénario sera lui aussi inspiré…
Oui, quelle classe cette Glenn Close. Tu m’étonnes qu’elle ait trusté deux Emmy Awards consécutifs pour son rôle de Patty Hewes. Mais Rose Byrne n’est pas en reste, même si elle est dans un registre bien différent.
En tout cas cette première saison est en effet un modèle. Les saisons suivantes n’ont jamais atteint cette excellence mais restaient bien fichues. La saison 4 en revanche, je n’y arrive pas.
[…] impeccable Rachel Weisz, ainsi que les brèves mais importantes apparitions de Zeljko Ivanek (Damages, Dogville) et Oscar Isaac (Drive). Une suite parallèle superflue, sans véritable enjeu, […]