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THELMA

Sublime et toxique

Thelma, une jeune et timide étudiante, vient de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d’Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d’épilepsie d’une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l’intensité de ses sentiments pour Anja, qu’elle n’ose avouer – pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs…

Le coeur a ses raisons…

Thelma, thriller inquiétant, déroutant et étrangement puissant, pourrait ressembler à un changement de trajectoire artistique pour le réalisateur du déchirant Oslo, 31 Août, Joachim Trier. Et pourtant, le spectateur retrouve cette même délicatesse mélancolique traversant ses précédentes oeuvres, avec une légère accentuation de stylisation pour raconter ce qui se joue en creux.

La jeune Thelma, fraîchement entrée à l’université malgré un fort contrôle de ses parents guettant son emploi du temps avec attention, est une jeune femme réservée, peu expérimentée et encore attachée aux dogmes religieux inculqués par ses parents. Pieuse et timide, certes, mais pas forcément fermée aux rencontres et aux découvertes puisqu’elle finit par s’ouvrir à de nouvelles expériences – restant au final plus effrayée par elle-même que par les autres. Car les sentiments qui émergent en elle ne manquent pas de la troubler, au point d’être victime de crises d’apparence épileptiques, son corps semblant réagir de façon virulente pour combattre ces émois croissants qu’elle désire réprimer.

Visions cauchemardesques

S’appuyant sur une imagerie séduisante et une mise en scène suggestive, Trier nourrit l’étrangeté de son thriller surnaturel avec minutie et élégance. Plus le film avance et les pièces du puzzle apparaissent, plus les questions intimes qu’il soulève s’affirment comme le coeur de ce drame teinté de science-fiction. Alors que la première partie évoque la quête d’émancipation d’une jeune adulte face à des parents particulièrement régents, il sera ensuite question de la réponse à apporter à ses désirs. Si le chemin parcouru peut parfois prêter à confusion, son impact n’en demeure pas moins évident : ses visions cauchemardesques imprègnent durablement et son charme hypnotique opère tel un venin. Le spectateur frissonne devant ce conte sublime aux visions cauchemardesques, renforcé par une Eili Harboe parfaite, tour à tour attachante et fragile puis sensuelle et toxique.

Une « coming-of-age story » naviguant entre l’ombre et la lumière, où la raison et les sentiments ne peuvent être dominés. Thelma fait la part belle à l’imaginaire dans un savant mélange de sobriété et de puissance.

> > Lire aussi : notre passionnant entretien avec le réalisateur Joachim Trier.

La fiche

THELMA
Réalisé par Joachim Trier
Avec Eili Harboe, Okay Kaya, Henrik Rafaelsen…
Norvège – Drame, science-fiction
Sortie : 22 novembre 2017
Durée : 
116 min
Remerciements : Le forum des images 




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Christophe Grosjean
7 années il y a

Je l’ai vu ce soir, et j’ai été très déçu. Je trouve le film lourd et fade – il faut dire que je l’ai comparé à Grave durant toute la projection…

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