WALK AWAY RENÉE
JONATHAN CAOUETTE | 91 MIN | 2 MAI 2012 | JONATHAN CAOUETTE, JOSHUA CAOUETTE, RENEE LEBLANC |
En compagnie de sa mère, Renée, qui souffre d’importants troubles mentaux, le réalisateur Jonathan Caouette entreprend un voyage à travers les États-Unis, pour la ramener de Houston à New York. Les obstacles qu’ils rencontrent sur leur route sont entrecoupés de retours dans le temps qui donnent un aperçu de cette relation mère-fils hors du commun. A travers un montage musical et parfois psychédélique, alternant réalité et imaginaire, WALK AWAY RENEE traite de l’amour, du sacrifice et de la perception de la réalité qui nous entoure.
Après avoir marqué les esprits avec son premier métrage Tarnation, témoignage personnel et tourmenté sur son enfance difficile, Jonathan Caouette réalise dix ans plus tard un docu-fiction refermant la boucle avec le recul des années. Plus mature mais aussi plus scénarisé et construit, Walk Away Renée conserve les traits caractéristiques du cinéaste-auteur : ses montages sonores et visuels traduisant son état d’esprit, sa dévotion et ses traumatismes familiaux, les difficultés à soutenir une mère attachante mais terriblement fragile et instable, un amour et une tendresse infinis nécessaires pour faire face à l’épuisement et le découragement que peuvent susciter ceux qu’il ne juge jamais comme un fardeau. Avec Walk Away Renée, il termine une trajectoire amorcée depuis qu’il était enfant et devrait – d’après ses déclarations – ainsi voler vers d’autres horizons non autobiographiques.
Entre la fiction et le documentaire, son film a l’apparence d’un témoignage psychanalytique et expérimental. Il considère d’ailleurs lui-même ses films comme « des histoires vraies rêvées ». S’il reconnaît s’inspirer de cinéastes majeurs tels que Lars Von Trier ou John Cassavetes, ses longs-métrages ont néanmoins la patte personnelle et intime de son auteur. Il nous permet de suivre la relation qu’il entretient avec sa mère et met en avant les difficultés à assister une personne qu’on aime plus que tout mais qui n’est guère souvent en pleine possession de ses moyens. Il dénonce également la complexité du système de santé et d’assistance médicale pour les personnes atteintes de problèmes mentaux. Néanmoins, il ressort avant tout de son film un amour et une humanité immenses dans cet hommage qu’il rend à sa maman.
Même si ce genre d’oeuvres n’est pas aisément et communément accessible, leur existence est une réjouissance et une raison d’apprécier le soutien que ces créations peuvent encore – pour combien de temps ? – bénéficier dans notre chère patrie hexagonale. Pour conclure, je ne peux que vous encourager à aller découvrir ce très beau second film sur les écrans français à partir du 2 Mai 2012.
WALK AWAY RENÉE ●● |
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J’ai pas vu le 1er qui ne me disait rien, je viens de voir la BA de celui là et ça me dit encore moins…
Dommage, les deux sont deux très belles oeuvres, assez marquantes dans leur genre.
Un OVNI, j’ai eu la chance de voir J Caouette pendant 1 heure après le film, un grand moment !
Un film touchant, en effet, et très sensible même s’il reste un peu trop expérimental. Voilà qui promet pour la suite.
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