À LA TV | Paul Verhoeven à l’honneur sur Arte
« L’homme par qui arrive le scandale » revient sur Arte. Le temps de deux soirées, la chaîne cinéphile programme trois des meilleurs films de Paul Verhoeven.
Si La chair et le sang révèle le cinéaste néerlandais auprès d’un public international, Total Recall marque sa reconnaissance à Hollywood – et le début de sa chute. Avec Showgirls, qualifié à sa sortie de « film le plus vulgaire de tous les temps », Verhoeven essuie critiques sur critiques, jusqu’à abandonner quelques années plus tard sa carrière américaine.
Il n’empêche qu’en l’espace d’une décennie, de RoboCop (1987) à Hollow Man (2000), l’auteur de Starship Troopers (1997) aura introduit une odeur de soufre dans un cinéma de genre américain qui, depuis les années 80, se reposait sur des recettes éculées. Le choix d’Arnold Schwarzenegger pour incarner Doug Quaid, le héros à la limite du grotesque de Total Recall (1990), participe de cette déconstruction-reconstruction des genres hollywoodiens par Verhoeven. À la mise en crise des personnages bourrés de testostérone répond l’empowerment des personnages féminins, dans Basic Instinct (1992) et surtout dans Showgirls (1995). Cependant, Verhoeven se distancie là encore de la vogue des « femmes fortes » (Ellen Ripley dans Alien, Sarah Connor dans Terminator…) : son héroïne strip-teaseuse croit acquérir le pouvoir en se donnant en spectacle, oubliant que son corps sert d’abord de marchandise pour les mâles.
Quant à La chair et le sang, que votre loyal serviteur escompte bien découvrir à l’occasion de cette rétrospective, il promet de se situer dans la veine de l’hallucinant Conan le barbare (John Milius, 1982). À ceci près qu’en lieu et place d’un Schwarzi (encore et toujours) un tantinet amoureux, se tient un groupe de mercenaires qui, pour se venger de leur mauvaise paye, décident de violer la fille du seigneur. Le soufre, disait-on…
Total Recall, dimanche 21 janvier à 20h55
Showgirls, lundi 22 janvier à 20h55
La chair et le sang, lundi 22 janvier à 22h55