TOUT LE MONDE DEBOUT
Jocelyn, homme d’affaire en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d’être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu’au jour où elle lui présente sa sœur elle-même handicapée…
Ça roule.
Déjà presque auréolé d’un million d’entrées, le premier long-métrage de Franck Dubosc est une vraie surprise. Une surprise parce que l’humoriste, qui s’est d’abord fait connaitre sur le registre périmé du dragueur lourdingue – le film débute d’ailleurs en écornant cette image de séducteur ringard à l’affût de la moindre paire de fesses -, signe une romcom plutôt agréable et bienveillante qui ressemble pour beaucoup à l’évolution du personnage public créé par son auteur. L’anti-héros de Dubosc, le charmeur beauf et imbu, laisse progressivement poindre sa vulnérabilité dans une mise à nue qui ne manque pas de rappeler celle de l’homme derrière l’acteur face à Karine Lemarchand. En refusant de foncer tête baissée vers les gags les plus grotesques (le toucher rectal) qui auraient fait le bonheur de bon nombre de ses acolytes du métier, Dubosc prend à contre-pied le public et tourne en dérision cet humour raciste et misogyne qui a trop souvent fait son succès et celui des humoristes du début de siècle.
Face à lui, Alexandre Lamy et Elsa Zylberstein, dans deux registres tout à fait différents, ont les honneurs. La première, désormais une habituée de la comédie romantique, étonne pas sa justesse de ton, jamais larmoyante. La seconde, à la limite du burlesque, ne manque pas d’amuser dans ses tenues pour le moins chatoyantes. Ce sont elles les deux héroïnes du film.
Pour ses débuts derrière la caméra, Dubosc marque des points même si l’on regrettera une mise en scène très impersonnelle ou un final plutôt bâclé, ternissant quelque peu le cheminement de cette romance aux contours politiques. Avec second degré et tendresse, Franck Dubosc signe néanmoins une romcom plaisante sur un sujet pourtant glissant, évitant les nombreux pièges en travers de sa route, notamment ceux de la condescendance, de la vulgarité et/ou du cynisme. Si Tout le monde debout ne mérite pas forcément une standing-ovation, cette comédie romantique habile et agréablement surprenante devrait toucher le coeur du public français.
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