UN COUTEAU DANS LE COEUR
Paris, été 1979. Anne est productrice de pornos gays au rabais. Lorsque Loïs, sa monteuse et compagne, la quitte, elle tente de la reconquérir en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald. Mais un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie.
Lame de fond.
Comme David Robert Mitchell, Yann Gonzalez a, tout d’abord, été remarqué à la Semaine de la Critique en 2013 avec Les Rencontres d’après-minuit, premier long-métrage détonnant qui imposait son style sans concessions. Sa sélection en compétition lors de la 71ème édition, dès la réalisation de son deuxième projet, fut une surprise et un pari.
La curiosité était forte au moment de découvrir Un couteau dans le cœur (superbe titre), quatrième et dernier film français de la compétition marquant la mise en lumière d’un auteur encore méconnu. Autant dire que la chute libre fut aussi intense que prévue en constatant le mini-désastre qui se déroulait sous nos yeux. Yann Gonzalez avait pourtant beaucoup d’atouts en bandoulière pour transformer l’essai entre une actrice principale adulée, une idée de départ intrigante et une patte de cinéaste immédiatement reconnaissable. Néanmoins, dès les premières minutes, l’embarras s’est rapidement installé face un hommage appuyé au giallo qui fleure surtout le nanar fluo. Tandis que les séquences s’enchaînent au summum de la vulgarité et du mauvais goût, les acteurs coulent le navire en récitant leurs textes comme des écoliers en plein spectacle de fin d’année. La Palme d’Or du film le plus horripilant de la sélection.