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CARGO

Superficiel

Quand il se retrouve infecté, Andy sait qu’il a 48 heures avant de se transformer. Deux jours durant lesquels il va tenter de trouver une personne de confiance pour s’occuper de son bébé…

La route sauvage.

Un court-métrage réussi ne devient que rarement un long-métrage pleinement satisfaisant. C’est le cas du premier film de Ben Howling et Yolanda Ramke. D’abord un court-métrage efficace, Cargo est devenu un long-métrage sous la bannière Netflix. Alors que la version originelle faisait mouche, sa version XXL n’apporte pas grand chose aux sept minutes de départ. 

Le genre du film de zombie en a vu de toutes les couleurs et rares sont les propositions particulièrement notables ces dernières années. Quelques exceptions comme The last girl permettent cependant de garder, chaque fois, la foi en une proposition plaisante qui ne soit pas dénuée de personnalité. De personnalité, Cargo pourrait en avoir, avec son cadre désertique australien, son contexte aborigène et son dispositif minimaliste qui ne manque pas de rappeler (au départ) It comes at night, les protagonistes principaux ne nommant d’ailleurs jamais la menace explicitement. Film de contagion ou de film de zombie alors ? Un peu des deux mais le tandem de réalisateurs mise avant tout sur la dimension humaine pour ce qui ressemble plus à une symbiose de road-movie et de survival bien loin de l’intensité de La route avec Viggo Mortensen.

Andy, un père de famille, se retrouve dans un monde post-apocalyptique – où les autorités gouvernementales fonctionnent toujours un minimum pour envoyer des kits de « suicide » pour les personnes infectées qui souhaiteraient s’éviter l’horreur de la transformation – avec pour seule compagnie… son bébé. Sa survie n’inclue donc pas sa seule existence puisque chaque choix qu’il sera amené à faire se répercutera également sur le nourrisson. Malheureusement, le versant émotionnel est un ratage complet. S’appuyant sur un acteur déjà très peu expressif (la palette de jeu de Freeman reste plutôt limitée) et paraissant détaché des enjeux de sa première à sa dernière scène, le script ne fournit pas grand chose au spectateur pour ressentir une quelconque empathie envers la quête du protagoniste, enchaînant les séquences sans aucun sens de l’urgence, du danger environnant et/ou du désespoir.

Pire, les personnages (sous-écrits) qu’Andy rencontre n’apportent absolument rien à l’intrigue, disparaissant de son chemin de façon aussi expéditive qu’ils n’étaient apparus dans des situations complètement éculées. Les rebondissements poussifs se greffent autour d’une narration squelettique. Pour ne rien arranger, lorsqu’il finit par lier sa destinée à celle de la jeune Thoomi, aucune alchimie n’est palpable entre les deux survivants qui semblent vivre chacun leur (sur)vie de façon parallèle. Toute la question aborigène, qui aurait pu être une valeur ajoutée intéressante, semble exploitée par dessus la jambe.

Certains diront que les meilleures histoires sont les plus courtes. Cet adage ne se vérifie pas systématiquement. Mais la dernière nouveauté tout à fait banale du catalogue NetflixCargo, abonde clairement dans ce sens.

La fiche
Cargo affiche

CARGO
Réalisé par Ben Howling et Yolanda Ramke
Avec Martin Freeman, Anthony Hayes, Caren Pistorius…
Australie -Thriller, Epouvante-horreur

Sortie (Netflix) : 18 mai 2018
Durée : 105 min




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