GALVESTON
1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…
Roy et Rocky.
Depuis ses débuts derrière la caméra, Mélanie Laurent affiche des promesses de cinéaste. Les adoptés et Respire avaient agréablement surpris, laissant suinté de l’image une vraie sensibilité. Si Plonger avait plutôt déçu, les débuts de la française outre-Manche étaient forcément attendus avec curiosité.
Avec Galveston, Laurent signe un road-trip sombre et violent qui se perd malheureusement en chemin, ne sachant trop quelle direction emprunter. Scénarisé par Nic Pizzolatto (True détective), le long-métrage semble naviguer à vue, ses personnages errant sans but et ne devenant jamais les « Bonnie & Clyde » qu’ils auraient pu être. Le spectateur est alors contraint de suivre, sans conviction, cette histoire réchauffée d’un petit brigand qui refuse la voie de la rédemption et de cette jeune prostituée écervelée qui, débarrassée de l’influence de son proxénète, s’obstine à faire le tapin plutôt que d’envisager de meilleures aspirations pour elle et sa petite fille.
Assez impersonnel dans sa forme, Galveston ne manquerait pas d’intérêt s’il osait sortir un peu de sa zone de confort, avec ses deux protagonistes stéréotypés et ses décors de motel miteux et ses combines de petit loubard. Foster joue, une nouvelle fois, les gros durs taiseux, tandis qu’Elle Fanning patine, complètement en roue libre, avec quelques scènes où elle suscite plus la moquerie que l’empathie. Rarement la jeune comédienne sera apparue aussi mauvaise à l’écran. Et l’on se demande si Laurent maitrise bien le ton et le cheminement de son intrigue tellement le film semble pédaler dans la semoule.
Bientôt présenté en avant-première au festival de Deauville, Galveston est un coup d’épée dans l’eau qui ne devrait pas offrir la rampe de lancement espérée à l’actrice reconvertie réalisatrice.
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