UPGRADE
Après la mort de son épouse lors d’une violente agression qui l’a laissé paralysé, Grey Trace est approché par un inventeur milliardaire qui propose de lui administrer un remède expérimental qui va « upgrader » son corps et ses facultés. Désormais doté d’un implant fonctionnant à l’intelligence artificielle, Grey voit ses capacités physiques décuplées et se lance dans une mission vengeresse, afin de faire payer ceux qui ont tué sa femme.
Critique du film
Moitié du duo à l’origine de la saga Saw, Leigh Whannell s’était jusque-là montré bien plus discret que son compère James Wan (qui cartonne régulièrement au box-office depuis près de dix ans, principalement via les franchises Conjuring et Fast & Furious et leurs multiples sequels. Whannell, quant à lui, préférait rester dans l’ombre, passant plus de temps devant la caméra en tant qu’acteur que derrière. Excepté en 2015, quand il signa le bien terne Insidious 3, véritable clou dans le cercueil d’une série de films qui n’a que trop duré
Cette fois-ci, Whannell a passé la surmultipliée. Ecrit par ses soins, Upgrade a sur le papier des airs de déjà-vu, avec son scénario classique à base de revanche et de conspiration technologique. Comme le personnage principal, le scénario est boosté par ces implants qui multiplient par dix les possibilités d’un récit initialement très classique, avec un jeune homme blessé et assoiffé de revanche qui trouve le moyen, par l’entremise d’un Elon Musk du futur, de retrouver sa vigueur d’antan.
Whannell montre les muscles
On a donc affaire à des hommes « augmentés », mi-homme mi-machine, certains ayant même des armes intégrées directement dans leur corps. On n’est pas très loin du Cronenberg de Videodrome, mais du Cronenberg avec supplément baston. Car c’est là que Whannell parvient à exploiter au mieux les possibilités offertes par ces améliorations physiques, notamment grâce à des mouvements de caméra donnant véritablement l’impression que Logan Marshall-Green n’obéit plus à son corps, sa tête (et son esprit) étant détachée du reste. Les combats se révèlent aussi brutales que lisibles, souvent conclus par des effusions joliment gores. Une rareté dans la série B d’action d’aujourd’hui.
Il s’en dégage un côté agressif, constamment rentre-dedans et sans concessions (y compris dans une conclusion étonnamment pessimiste), à travers une mise en scène extrêmement rythmée, une photo aux couleurs très poussées – un peu plus et on se croirait chez Dario Argento ou Mario Bava – ou une musique électro-pulsative du meilleur effet. On passera plus rapidement sur son intrigue pas toujours très bien ficelée, notamment une conclusion presque trop rapide et un twist qui ne surprend plus personne en 2018, et on préférera se focaliser sur l’essentiel : pour qui est lassé de toutes ces séries B de SF toutes fades produites à la chaîne ces derniers mois par Netflix, Upgrade offre de quoi se faire franchement plaisir en salle.
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