CAM
Une cam-girl, Alice, payée pour faire des shows érotiques se retrouve piégée par un maître chanteur qui menace de détruire sa vie.
Lola et moi.
Après les Unfriended et autres Searching, dont la mise en scène ne quittait littéralement jamais les écrans d’ordinateur et smartphones, CAM suit l’histoire d’une « cam-girl », strip-teaseuse connectée qui part à la conquête du TOP50. Mais sa course à la popularité se voit remise en question lorsqu’une autre personne lui vole sa place sans qu’elle ne puisse y faire quoique ce soit. Celle qui n’a d’yeux que pour sa côte online est désemparée et doit faire face à ses admirateurs de plus en plus intrusifs tout en essayant de découvrir qui est cette personne qui cherche à lui nuire.
Recommandé par Stephen King himself et produit par Blumhouse, derrière le divertissement de ce cyber-thriller, CAM cherche un temps à doubler son récit intriguant d’un sous-texte autour de l’exploitation des travailleuses du sexe et des dérives digitales. Et pour contre-balancer une tonalité délibérément inconfortable, Goldbaber s’évertue à créer l’empathie envers sa protagoniste déboussolée. Pas seulement une show-girl, Alice apparaît également comme une jeune femme cherchant à s’en sortir tout en restant le plus possible droite dans ses bottes.
Malheureusement, au-delà de ses nobles intentions initiales, le film prend (ou perd ?) beaucoup trop de temps pour atteindre sa destination. Misant complètement sur le ressort du « whodunit », le récit empile les séquences sans véritable intérêt, rendant son visionnage de plus en plus lassant jusqu’à la confrontation avec son doppelganger virtuel. Malgré l’appui d’une scénariste (Isa Mazzei) ayant réellement exercé dans le milieu, Daniel Goldhaber filme sans une once de style et cantonne CAM au rang des plus quelconques productions destinées à une sortie DTV.
La fiche
CAM
Réalisé par Daniel Goldhaber
Avec Madeline Brewer, Patch Darragh, Melora Walterss…
États-Unis – Epouvante-horreur
Sortie (Netflix) : 16 novembre 2018
Durée : 94 min
