PUPILLE
La ficheRéalisé par Jeanne Herry – Avec Sandrine Kiberlain, G. Lellouche, Élodie Bouchez…
France – Comédie dramatique – Sortie : 5 décembre 2018 – Durée : 107 min
Synopsis : Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. Les services de l’aide sociale à l’enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s’occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d’incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s’appelle Alice et cela fait dix ans qu’elle se bat pour avoir un enfant. C’est l’histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans, et Théo, trois mois.
La critique du film
Après le succès public et critique de son premier film, Elle l’adore, déjà avec Sandrine Kiberlain, Jeanne Herry s’est mise en quête d’un sujet plus en prise avec le réel et avec des possibilités romanesques pour nourrir son deuxième projet de long. C’est ainsi que Pupille est né. Theo, le petit bébé au coeur de l’histoire, est plutôt né d’un accident, fruit d’une aventure sans lendemain qui conduira sa génitrice à l’abandonner, trop jeune peut-être pour l’élever, et à le confier aux services sociaux pour lui trouver une famille d’accueil.
Rendant hommage à tous ces intervenants sociaux qui oeuvrent pour accompagner mère biologique, enfant pupille et parents candidats à l’adoption dans leurs délicates procédures, Jeanne Herry cède parfois à l’angélisme, dans une sorte de mélo doudou que ne renieront probablement pas les fans de This is us. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » dans Pupille mais, heureusement, le récit comporte tant de bienveillance et de vrais jolis moments que même les plus cyniques laisseront l’armure se fissurer.
En dépit de dialogues sonnant parfois artificiels, la seconde réalisation de Jeanne Herry reste plaisante à suivre, dévoilant l’envers du décor et mettant en lumière l’action de tous ces professionnels cherchant avant tout à trouver le meilleur foyer pour chaque enfant. Aux côtés d’un Gilles Lellouche attendrissant, d’une Olivia Côte convaincante et d’une Sandrine Kiberlain clownesque (oui, on a compris, elle aime les bonbons !), Elodie Bouchez livre une prestation poignante. Elle est lumineuse en mère adoptante. C’est elle qui offre à Pupille ses plus beaux instants, illustrant le difficile parcours d’une femme bravant le destin pour accomplir son fervent désir de maternité.