SUNDERLAND | L’addictive docu-série de Netflix
De quoi ça parle ?
Docu-série en huit épisodes arrivée sur Netflix mi-décembre, Sunderland ’til I die (Envers et contre tout) suit le club de Sunderland après sa relégation en deuxième division anglaise (Championship). Alors que l’ensemble du club envisage une saison de rebond et une remontée presque immédiate, les choses ne tournent pas comme prévu. Entre blessures de joueurs clés, transferts compliqués et perte de confiance, la saison de la rédemption se transforme progressivement en déroute…
Quel intérêt pour les abonnés à la plateforme de streaming de suivre le parcours d’un club tout juste relégué en deuxième division anglaise, à l’aura plus limitée que celle des historiques Manchester United et Liverpool FC ? Fans de Sunderland, les producteurs Leo Pearlman et Ben Turner ont déjà fait leurs preuves dans l’univers du docu footballistique avec The Class of ’92, qui revenait sur les trajectoires de six illustres joueurs formés à Manchester United, dont David Beckham et Paul Scholes. Attiré par l’idée de ce portrait en coullisses, le propriétaire du club, Ellis Short, qui espérait attirer de potentiels investisseurs financiers, a donné son approbation. C’est un tout autre sort que la magie du sport a réservé au club…
Notre avis sur la série
Alors pourquoi suivre le parcours d’une équipe abonnée à la lose ? Parce que la mini-série immerge le spectateur dans les locaux du club entre séances d’entrainement, repas à la cantine, tractations administratives et résumés des rencontres. L’occasion de découvrir la vie d’un club de football britannique, autant du côté de son management dans sa dimension managériale, que dans l’impact que celui-ci a pour ses habitants. En effet, le club de Sunderland apparaît tel qu’il est dans la région : le cœur de la cité.
Car, comme dans certaines villes françaises ouvrières telles Saint-Etienne ou Lens, le stade est le poumon de la cité et le théâtre des émotions de la communauté. Comme les Verts foréziens ou les sangs et or, les rouges et blancs de Sunderland sont pratiquement considérés comme des membres de la famille de chaque passionné qui suit le club, saison après saison. Sunderland : ’til I die porte ainsi très bien son nom et dépasse donc le cadre du documentaire sportif en mettant en lumière tous les enjeux entourant l’existence d’un club de football aussi populaire. Dans cette ville ouvrière anglaise, l’amour du club est inconditionnel et transparaît dans les pubs, dans les salons des supporters mordus, sur la peau de certains fans et même à l’église durant les prêches du curé. Un point de vue sociétal (quand la passion et l’engouement dépassent largement le cadre du sport) remarquablement illustré par ces huit chapitres d’une saison infernale.
Happé par un destin dont on connait pourtant l’issue, on dévore les épisodes au point de regretter qu’ils ne soient pas deux fois plus longs (ou plus nombreux) pour faire durer le plaisir d’immersion au coeur de la tension des matchs et des tractations de l’ombre. Et lorsqu’arrive l’épilogue de ce récit doux-amer, difficile de ne pas se sentir un peu supporter des Black Cats et de ne pas se précipiter sur n’importe quel site d’actu sportive pour connaître l’évolution du club et ses espoirs de remontée.
L’info en plus : les producteurs ont annoncé que de nouveaux épisodes devraient suivre, documentant la saison en cours, en League One donc. Sunderland est actuellement au pied du podium, à la lutte pour remonter en Championship.
Cinéphiles et amateurs de ballon rond ? On vous conseille le film The Damned United.