ROSIE DAVIS
La ficheRéalisé par Paddy Breathnach – Avec Sarah Greene, Moe Dunford…
Irlande – Drame, thriller – Sortie : 13 mars 2019 – Durée : 86 mn
Synopsis : Rosie Davis et son mari forment avec leurs quatre jeunes enfants une famille modeste mais heureuse. Le jour où leur propriétaire décide de vendre leur maison, leur vie bascule dans la précarité. Trouver une chambre à Dublin, même pour une nuit, est un défi quotidien. Les parents affrontent cette épreuve avec courage en tentant de préserver leurs enfants.
La critique du film
Alors que la crise du logement devient de plus en plus préoccupantes dans les métropoles européennes, et particulièrement à Dublin, capitale en état d’urgence, Rosie Davis dresse le portrait d’une famille éjectée soudainement de leur maison suite à la vente de celle-ci par son propriétaire confrontée à une épreuve difficilement solvable. Pénurie de biens immobiliers, hausse du prix des loyers, durcissement des conditions de locations et ressources salariales limitées, tant de raisons qui ont conduit Rosie, son mari et leur quatre enfants dans une impasse pour trouver un nouveau toit. Peu avare en efforts, la jeune femme s’évertue ainsi, chaque jour, à trouver une chambre où faire dormir sa grande famille en attendant de trouver « une nouvelle maison » pour sa tribu.
Deux jours, une nuit
Déchirant récit d’une famille honnête et volontaire confrontée à une situation désespérée, Rosie Davis de Paddy Breathnach se concentre sur une tranche de vie de deux jours à peine. Articulé autour de la performance superbement nuancée de Sarah Greene, qui tient le rôle principal, ce thriller social ne manque pas de rappeler quelques oeuvres de Ken Loach ou des frères Dardenne. Formidable générateur d’empathie, sans complaisance ou effets lacrymaux, cette histoire de lutte pour se loger devient une admirable leçon de vie, de dignité et de combattivité.
Dans une formidable économie de moyens, cette œuvre simple et naturaliste touche en plein coeur sans passer en force, profitant également d’une photographie délicate et d’une bande-originale grave et réussie composée par Stephen Rennicks. Sa spontanéité et sa dimension immersive rendent l’acharnement de cette mère courage d’autant plus éreintant qu’admirable et poignant. L’amour qui les unit les uns aux autres réchauffe les coeurs. Pourtant, Breathnach ne fournit aucune solution facile avec ce qui aurait été happy-end mal venu. Loin de là, Rosie Davis illustre un fléau et la détresse de nombreuses familles de la working-class, comme celle-ci.