DUMBO
La ficheRéalisé par Tim Burton Avec Eva Green, Colin Farrell, Danny DeVito…
Etats-Unis – Aventure – Sortie : 27 mars 2019 – Durée : 112 min
Synopsis : Les enfants de Holt Farrier, ex-artiste de cirque chargé de s’occuper d’un éléphanteau dont les oreilles démesurées sont la risée du public, découvrent que ce dernier sait voler…
La critique du film
Après Maléfique, La Belle et la Bête et Le livre de la jungle, Disney continue de proposer des relectures des classiques qui ont fait leur succès. Ainsi, en 2019 (et 2020), l’empire prévoit la sortie de plusieurs adaptations « live-action » de ses plus grands cartons du 20e siècle : Le Roi Lion, Aladdin, Mulan… Et Dumbo, qui (ré)ouvrira le bal fin mars.
Si la stratégie est discutable, tant la valeur ajoutée de ces copies (presque) conformes ne saute pas toujours aux yeux, la firme aux grandes oreilles a décidé de confier certains projets à des auteurs reconnus dont la patte se distingue de simples faiseurs dociles. C’est ainsi que Guy Ritchie (pour Aladdin) et Tim Burton (pour Dumbo) se sont vus proposer de transposer en live-action. Ce dernier l’affirmait lors de sa promotion parisienne, l’enjeu principal était de « le rendre différent de l’original tout en gardant son cœur émotionnel ». Pas un remake donc, mais plutôt une « exploration singulière de l’histoire ». L’avantage : la découverte de son Dumbo ne souffre pas de la désagréable sensation de déjà-vu.
Après une première demi-heure d’exposition, la machine fonctionne relativement bien, la patte Burton se faisant (certes) moins audacieuse mais indéniable. Comme pour son Miss Peregrine, le réalisateur respecte l’aura de l’oeuvre originale mais apporte son savoir-faire ainsi que son style gothique et visuellement riche. Si, depuis quelques temps, le génial inventeur de Edward aux mains d’argent tendait plutôt à décevoir, il parvient à donner un certain souffle épique à son aventure généreuse en rebondissements et en décors qui en mettent plein la vue.
Eva Green, de haute voltige
Si le cahier des charges semble rempli scrupuleusement, Dumbo a le mérite de ne ressembler ni à son aîné dessiné, ni à une production générique sitôt visionnée sitôt oubliée. Et surtout, il plane bien plus haut que le médiocre Alice aux pays des merveilles, sa précédente collaboration avec Disney. À l’écran, les talents conjoints de Danny DeVito (que l’on n’avait pas vu aussi réjouissant depuis des lustres) et Eva Green font des merveilles, tandis que Colin Farrell parait un brin plus effacé. Péniblement cabotin, Michael Keaton peine lui à convaincre dans la peau de l’antagoniste opportuniste.
Grâce à la maitrise de son metteur en scène, qui retrouve quelques élans enthousiasmants sans renouer avec la magie de sa période de grâce, Dumbo parvient à voler suffisamment haut pour procurer un plaisir évident au visionnage. De là à rentrer au Panthéon des plus belles réalisations de la firme ? Certainement pas. Mais doit-on pour autant bouder son plaisir ?