CAPTIVE STATE
La ficheRéalisé par Rupert Wyatt Avec Ashton Sanders, John Goodman, Vera Farmiga…
Etats-Unis – Thriller, Science-fiction – Sortie : 3 avril 2019 – Durée : 109 min
Synopsis : Les extraterrestres ont envahi la Terre. Occupée, la ville de Chicago se divise entre les collaborateurs qui ont juré allégeance à l’envahisseur et les rebelles qui les combattent dans la clandestinité depuis dix ans.
La critique du film
Après le blockbuster La Planète des singes : les origines et le confidentiel The Gambler avec Mark Wahlberg, Rupert Wyatt revient à la SF avec un scénario co-écrit avec sa compagne : Captive state.
L’avantage du film de genre, qu’il soit de science fiction ou d’horreur, est qu’il permet d’intégrer au récit un sous-texte explorant des questions socio-politiques telles que la discrimination, la corruption, mais aussi les dérives totalitaires. L’enrobage séduisant du divertissement grand public permet d’ouvrir le débat sur des problèmes assez proches de la réalité actuelle, chez le public adulte comme adolescent. Dans Captive state, série B sur fond d’invasion extraterrestre, les problématiques liées à la lutte des classes ou aux ethnies sont mises en avant mais pas explorées de façon satisfaisante, pour un produit final extrêmement décevant.
Pas vraiment captivant
Prenant pour décor un Chicago relooké, Captive state suit un groupe rebelle en train de fomenter une attaque majeure contre les législateurs, une race d’aliens ayant pris le contrôle de la Terre. Gabriel, un jeune afro-américain, semble tenir un rôle clé au sein de ce plan, alors que son frère, porté disparu, agit encore en secret. William (John Goodman), un flic asservi au maintien de l’ordre, le garde à l’œil.
Malheureusement, ce tandem qui devrait être le point d’ancrage du public peine à faire naître un quelconque lien affectif, tandis que l’intrigue, brouillonne et volontairement mystérieuse, compromet définitivement les chances d’investir cette résistance acharnée contre un ennemi presque invisible. Ainsi, les scènes d’action se succèdent sans que l’audience n’entre dans la confidence des stratèges et, ne sachant rien de ceux-ci, et guère plus des motivations derrière leurs actes (autre que la résistance pure et simple), elle se retrouve captive d’un long-métrage à la fois trop ambitieux et trop fauché.
Il y a bien quelques bonnes idées en route, mais du fait de son scénario éparse et de sa direction artistique bien terne, il devient presque impossible de plonger au cœur de ce thriller science-fiction sans âme. Pour son deuxième essai scénaristique, Wyatt ne parvient pas à trouver l’équilibre entre efficacité narrative et profondeur thématique et psychologique. Dommage.