AVENGERS : ENDGAME
La ficheRéalisé par Joe & Anthony Russo – Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Josh Brolin, Paul Rudd, Gwyneth Paltrow…
Etats-Unis – Fantastique – Sortie : 24 avril 2019 – Durée : 182 min
Synopsis : Thanos ayant anéanti la moitié de l’univers, les Avengers restants resserrent les rangs dans ce vingt-deuxième film des Studios Marvel, grande conclusion d’un des chapitres de l’Univers Cinématographique Marvel.
La critique du film
Quelques éléments de l’intrigue sont dévoilés.
Après un troisième volet profondément stratégique de la part de Marvel, le quatrième Avengers arrive avec (perte et) fracas en cette fin de mois d’avril. De nombreuses têtes étaient tombées lors du chapitre précédent mais les plus lucides se doutaient déjà qu’elles n’avaient été éclipsées que pour mieux revenir à grands coups de musique héroïque plein les tympans et d’effets spéciaux plein la rétine.
On peut immédiatement affirmer que cet Avengers : Endgame ressemble à la conclusion rêvée pour les fans gavés de coups de coude. En effet, Endgame devient instantanément un nouveau jalon dans le fan-service, en renvoyant ses justiciers dans leur passé et même dans leurs propres films antérieurs. De quoi faire rugir de plaisir l’adorateur béat, qui les a regardés en boucle.
Les autres auront une impression durable de déjà-vu et de prévisibilité alors que le programme se déroule comme convenu : remonter le temps, récupérer les petits cailloux colorés, ressusciter les disparus et faire (doublement) sa fête à Thanos. Trois heures pour raconter ce que tout le monde pouvait déjà voir venir il y a un an, avec deux ou trois pirouettes scénaristiques ça et là, et une flopée d’apparitions de Captain Marvel pour faire avancer l’intrigue – oui, la dernière recrue Marvel sert bel et bien de bouche-trou. Reste que ce nouveau volet rassembleur parait plus équilibré narrativement que son prédécesseur – logique, après avoir éliminé 50% de son effectif, le récit peut enfin s’intéresser un peu à ses personnages – et qu’il ne fait pas trop mal aux yeux. Il faut dire que niveau action, il ne faudra pas faire la fine bouche : il n’y en a qu’une, au bout de deux heures et quart.
All-star (end)game
La saga Avengers aura ainsi eu besoin de deux films, pour presque six heures de pellicule, pour envoyer à la retraite ses visages les plus fatigués (ou en fin de contrat) et remettre en avant les protagonistes de sa prochaine décennie. Trois heures d’un ultime baroud d’honneur offert à des millionnaires réduits à de simples stars de vitrine alors que leur carrière s’est éteinte à petit feu. Le générique en mode « photo+autographe » ne masque même plus l’indécence de cet all-star game, apogée cynique de la marque. Dix ans de MCU pour cet empire là.
« Surprenant », « épique », « émouvant »… Comme avant chaque nouvelle sortie super-héroïque, ces adjectifs pleuvent dans ces mêmes articles racoleurs qui recensent l’enthousiasme de fans acquis à la cause. Autant de qualificatifs à côté de la plaque pour définir cet Endgame aussi prévisible qu’un épisode de l’âne Trotro, trépidant comme un karaoké dominical à l’Ephad, hilarant comme une vanne de Bigard et bouleversant comme une allocution télévisée d’Emmanuel Macron… C’est sûr, Avengers : Endgame a tué le game. Celui de l’opportunisme.