JOHN WICK PARABELLUM
La ficheRéalisé par Chad Stahelski – Avec Keanu Reeves, Halle Berry, Laurence Fishburne
Etats-Unis– Action– Sortie : 22 mai 2019 – Durée : 132mn
Synopsis : John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. « Excommunié », tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.
La critique du film
En 2014, David Leitch et Chad Stahelski sortaient un film aux ambitions moindres mais à la passion flamboyante ; John Wick ravivait au goût du jour le serial killing à outrance, le thème du « boogeyman gentil », sur fond de vengeance justifiée. Un peu comme Equalizer (mais en mieux), John Wick a ainsi construit son mythe sur l’assassinat de son chien et le vol de sa bagnole. Au fond, c’est un gros sentimental qui veut juste survivre et pouvoir se souvenir encore de sa femme défunte. Mais si en plus, il peut dégommer du méchant russe, c’est tout bénef.
Pas de répit pour les braves
Il a fallu que John Wick 2 sorte – toujours sous la houlette de Stahelski – pour que l’on découvre davantage les origines de cette machine de guerre ambulante. La Grande Table, cette organisation criminelle redoutable et dispersée au quatre coins du monde, commence à causer des ennuis à son vilain petit canard John. On découvre aussi l’hôtel Continental, un des QG ultra bien gardés par un Ian McShane dans son élément. Enfin une flopée de personnages iconiques, développées au poil près, entourent Wick et veulent sa peau. Réalisé avec grâce et soigné dans les détails, John Wick 2 ne pouvait que mieux préparer le terrain pour un troisième volet. Arrivé sur nos écrans deux ans plus tard, John Wick Parabellum (et non pas John Wick 3, le saga se permet même de personnifier ses films, à raison) va encore plus loin et ce pauvre John se retrouve désormais (presque) seul contre tous.
Parabellum a la bonne idée de débuter tout juste après le précédent. Sous la pluie, John Wick laisse son chien dans un taxi pour échapper aux tueurs qui le talonnent de près. John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. « Excommunié », tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par le monde entier. Le pitch de départ est excitant, puisque l’on ne sait jamais où tout cela va nous mener. Parabellum nous prend par la main dans une spirale de violence absolument jouissive (la salle est en éclat à chaque coup), où les poings se font ressentir, où chaque lame fait frissonner.
Vouloir la paix… déclarer la guerre
Plus long que les deux précédents films, Parabellum se permet ainsi de prendre son temps (presque) sans que cela ne se sente. Outre une scène d’ouverture monumentale qui commence à pied et qui finit à cheval, le film prend quelques pauses pour mieux développer ce qui gravite autour de Wick – qui tente désespérément de se faire racheter par la Grande Table et de ne pas se faire assassiner par un clan de samouraïs sanguinaires. Il rencontre une ancienne amie (Halle Berry, avec deux toutous mercenaires), croise la route de personnages totalement iconiques (du Tick Tock Man au Bowery King joué par Fishburne, en passant par la mystérieuse Adjudicator et le concierge du Continental, Charon).
Au fond, John Wick pourrait fort bien fonctionner en format série, voire en comics, tant il relève des mêmes codes. Plus ambitieux, plus violent, plus hallucinant que ses deux prédécesseurs, John Wick Parabellum repousse encore plus loin les limites du film d’action. Jusqu’à un acte final dévastateur, où coups montés se mêlent à combats en chaîne. Un jour, John Wick aura la paix. Mais l’unique repos pour lui sera la mort. Sinon, même pas le temps de changer de costume.