AILLEURS
Un garçon et un petit oiseau parcourent une île à moto, essayant de fuir un esprit obscur et de rentrer chez eux.
Critique du film
Présenté dans la section Contrechamp au festival d’Annecy, Ailleurs est une proposition radicale. De celles qui font se vider la salle peu à peu. Sans aucun dialogue, le film letton de Gints Zilbalodis téléporte le spectateur auprès d’un petit garçon au milieu du désert. Sans boussole, perdu, il faudra accepter de se laisser porter à l’instar du protagoniste dans une aventure dont les clés ne seront jamais données.
Pourtant, pour peu qu’on accepte de se laisser bercer par l’étrange atmosphère qui émane des paysages somptueux, quelque chose naît. Peut-être cette lueur qui porte toujours plus loin le regard du jeune garçon vers l’horizon ou ce pincement qui croît dans l’apprentissage libertaire de cet oiseau jaune. Austère ou énigmatique – chacun jugera – Away laisse le spectateur à son imaginaire pour qualifier les métaphores qui s’immiscent notamment au travers d’un antagoniste muet qui n’est pas sans rappeler le sans-visage du Voyage de Chihiro.
Ballade mystérieuse qui se peint de doux contrastes, le film de Zilbalodis n’est jamais loin du point rupture où le voyage ne trouve plus son chemin, ni pour le spectateur ni pour le jeune garçon. Vous perdrez-vous complètement au cours du processus ou rentrerez-vous chez vous dans ce petit village de bord de mer ? C’est une question à laquelle seul le visionnage d’Away peut donner réponse.