ALITA : BATTLE ANGEL
Lorsqu’Alita se réveille sans aucun souvenir de qui elle est, dans un futur qu’elle ne reconnaît pas, elle est accueillie par Ido, un médecin qui comprend que derrière ce corps de cyborg abandonné, se cache une jeune femme au passé extraordinaire. Ce n’est que lorsque les forces dangereuses et corrompues qui gèrent la ville d’Iron City se lancent à sa poursuite qu’Alita découvre la clé de son passé – elle a des capacités de combat uniques, que ceux qui détiennent le pouvoir veulent absolument maîtriser. Si elle réussit à leur échapper, elle pourrait sauver ses amis, sa famille, et le monde qu’elle a appris à aimer.
LE FILM : CRITIQUE
Au cinéma, cela faisait 5 ans que nous n’avions plus de nouvelles de Robert Rodriguez. Le bonhomme a fondé sa chaîne de télévision, El Rey Network, a réalisé pour celle-ci des épisodes de la très bonne adaptation télévisée d’Une Nuit En Enfer, un clip de Demi Lovato, un court-métrage, et s’est entretenu avec des réalisateurs adulés tels que Quentin Tarantino, Francis Ford Coppola, John Carpenter, Robert Zemeckis ou encore Sylvester Stallone pour The Director’s Chair. Son retour sur le grand écran était donc attendu. Et bien qu’il ne revienne pas avec un projet original, l’homme au chapeau le plus célèbre du Texas fait son retour avec une adaptation d’un des meilleurs mangas de tous les temps, Gunnm de Yukito Kishiro, publié à partir de 1990 au Japon.
Projet de longue date de James Cameron, l’adaptation cinématographique dont il a acheté les droits ne se fera finalement pas avec le réalisateur de Terminator et Titanic (qui est parti faire les nombreuses suites d’Avatar), mais bien avec Rodriguez aux commandes, méticuleusement sélectionné par Cameron lui-même. Après avoir remanié le scénario de James Cameron et Laeta Kalogridis, principalement en le raccourcissant et en gardant toutes les intentions de base, Rodriguez – modeste qui plus est, puisqu’il n’est pas crédité au scénario – s’approprie les travaux préparatoires de Cameron (dont des sublimes concept arts datant de 2005) et souhaite faire un film »à la James Cameron » comme il l’avait fait pour Sin City en faisant un film »à la Frank Miller ». Pourtant, le résultat est hybride puisque les univers des deux réalisateurs se croisent tout le long du long-métrage.
Si c’est le film le plus propre de Rodriguez (qui officie officiellement en tant que réalisateur et compositeur de certains morceaux), c’est également son seul projet véritablement hollywoodien en presque 30 ans de carrière. D’ailleurs, il tournera Red 11 juste après Alita : Battle Angel, pour la modique somme de 7000 dollars, comme il l’avait fait avec El Mariachi en 1992. Il est d’ailleurs amusant de constater le travail de Rodriguez sur ces deux films puisqu’ils n’ont que quelques mois d’intervalle.
Tourné dans ses studios à Austin, Texas – Troublemaker Studios – Alita : Battle Angel peut compter sur une mise en scène du plus bel effet et une transposition extrêmement fidèle au matériau d’origine. Si le Japon rêvé dans le manga devient une sorte de ville mexicaine (que l’on peut rapprocher à la fameuse ville d’El Rey, ville capitale mentionnée dans la plupart de l’œuvre de Rodriguez), c’est parce que Rodriguez et Cameron ont réussi à occidentaliser une œuvre qui n’était pas destinée à l’être.
Filmé en 3D avec principalement des vrais décors lorsque c’était faisable, Alita : Battle Angel nous prend directement par la main et nous fait voyager, de la première à la dernière scène, puissante mais frustrante. Les seuls gros reproches que l’on pourrait faire au film sont son adoucissement de la violence (le manga était extrêmement sanglant) et la romance maladroite entre Alita et Hugo. Pour le reste, c’est un vrai spectacle, composée d’images magnifiques (merci Bill Pope, directeur de la photographie de Scott Pilgrim, Baby Driver, Spider-Man 2, Spider-Man 3 ou encore la trilogie Matrix), d’une partition exceptionnelle (l’une des meilleures de Junkie XL) et d’acteurs pour la plupart incroyables. Si Christoph Waltz, Jennifer Connelly (dont le personnage cartésien, Chiren, est repris de l’OAV de 1993 et non du manga original), Mahershala Ali, Ed Skrein et Jackie Earle Haley s’en sortent avec les honneurs, c’est surtout la révélation Rosa Salazar qui vole la vedette à tout le monde. Magnifique en tous points, voix suave et visage très expressif (via un excellent travail de performance capture), son interprétation nous fait tomber amoureux de son personnage. Seul Keean Johnson (Hugo) est en-dessous des autres et convainc moins. Les caméos de Michelle Rodriguez et d’Edward Norton sont assez surprenants, surtout que la promotion du film a bien caché leur présence.
Effets visuels sublimes, mise en scène à tomber (la scène du Motorball !), et personnages pour la plupart attachants, Alita : Battle Angel est un excellent film qui réhabilite le sous-genre cyberpunk à lui tout seul, l’une des meilleures productions Cameron, l’un des meilleurs de Robert Rodriguez (et c’est un immense fan du Monsieur qui le dit), et certainement l’un des meilleurs blockbusters de cette année.
LE COMBO BLU-RAY 4K UHD/BLU-RAY 3D/BLU-RAY : TEST
Le test du combo Blu-ray 4K UHD + Blu-ray 3D + Blu-ray d’Alita : Battle Angel, disponible chez 20th Century Fox, a été réalisé à partir d’un exemplaire définitif et commercialisé.
Image Blu-ray 4K UHD : 4.5/5
Une palette de couleurs éclatantes en 4K, renforcée par le HDR (où les couleurs sont un peu plus chaudes) et le Dolby Vision (où les couleurs sont un peu plus claires et moins sombres que sur le HDR). Le niveau de détail est impressionnant, que ce soit sur les gros plans ou les plans larges. La définition est impressionnante et le piqué est proche de la perfection.
Image Blu-ray 3D : 4.5/5
La meilleure manière de voir le film si vous êtes équipés d’un lecteur Blu-ray 3D et d’un diffuseur 3D. Tourné en 3D, les couleurs ne sont pas dénaturées malgré certaines scènes se déroulant dans la pénombre et qui sont donc un peu assombries. Mais ces couleurs restent entièrement perceptibles. La 3D en elle-même est incroyable. Il y a une superbe profondeur de champ avec un excellent détachement des premiers et seconds plans. La scène du Motorball est un top démo avec des jaillissements et une profondeur toujours plus poussée. Une 3D native comme on en voit peu de nos jours.
Image Blu-ray : 4/5
L’image est plus lisse et moins détaillée qu’en 4K et l’atmosphère est beaucoup plus lumineuse. L’étalonnage apparaît moins vif qu’en 4K également. Ceci dit, le Blu-ray propose une image tout à fait agréable, principalement grâce aux contrastes denses et à sa jolie palette chromatique.
Son Blu-ray 4K UHD : 4.5/5
La piste en Anglais est proposée en Dolby Atmos et elle est pour la plupart du temps impressionnante. Elle permet d’entrer dans une grande immersion où chaque détail sonore est audible. Les séquences du Motorball enveloppent littéralement la pièce, avec des effets sonores dantesques. La VF peine à rivaliser avec son simple DTS 5.1. mais elle joue le jeu tout de même. Non HD, la VF comporte tout de même de bonnes ambiances sonores avec une répartition sur toutes les enceintes. La VO possède également une piste en DTS-HD Master Audio 2.0 assez réussie pour ce qu’elle propose.
Son Blu-ray 3D/Blu-ray : 4/5
Sur ces deux disques, la VO est proposée en DTS-HD Master Audio 7.1. Bien qu’elle ne soit pas en Dolby Atmos, la piste Anglaise de ce disque est vraiment très bonne. Il y a évidemment des scènes où l’Atmos est plus puissant mais cette piste reste tout de même immersive. Les scènes d’action ont un excellent rendu tout comme les scènes du Motorball. Mêmes commentaires que sur le disque 4K pour la VO en DTS-HD Master Audio 2.0 et la VF en DTS 5.1.
Interactivité : 3.5/5
Il n’y a aucun supplément sur les Blu-ray 4K et 3D. Ils sont uniquement sur le Blu-ray. L’interactivité est proposée en HD et VOST. Notons plusieurs coquilles dans les sous-titres français de ces bonus…
Le Monde D’Alita (13 minutes) : Découpé en 4 modules animés ( »La Chute », »Iron City », »Dans La Peau D’Un Cyborg » et »Les Règles Du Jeu »), ce bonus permet d’en apprendre plus sur l’histoire et les personnages et recontextualise le film grâce à plusieurs informations que l’on nous apprend. Avec en voix-off, Keean Johnson, Ed Skrein, Jamie Landau et Tia Texada.
L’Adaptation Du Manga Au Cinéma (21 minutes) : Robert Rodriguez, James Cameron et le producteur Jon Landau reviennent sur l’élaboration du projet jusqu’à la réécriture du scénario par Rodriguez, l’approbation de l’auteur original Yukito Kishiro, et la manière dont le film s’est monté.
L’Évolution D’Alita (20 minutes) : Bonus complet qui revient sur le casting de l’épatante Rosa Salazar, sur la façon dont elle s’est appropriée le personnage, de la performance capture et de sa crédibilité à l’écran en sachant que le personnage serait en CGI.
Motorball (6 minutes) : L’équipe de production et Rosa Salazar reviennent sur le sport central d’Alita : Battle Angel. Sympathique.
Projection À Londres : Questions-Réponses (27 minutes) : Très bonnes questions posées par le producteur Jon Landau à Rosa Salazar, Robert Rodriguez, James Cameron, Christoph Waltz et Jennifer Connelly. L’équipe joue le jeu et répond franchement. Complémentaire (même si parfois répétitif) aux autres modules présents sur le disque.
Apprenez À Cuisiner Le Chocolat En 10 minutes Avec Robert Rodriguez (5 minutes) : Mensonge sur la durée… Robert Rodriguez nous apprend à cuisiner du bon chocolat avec sa ganache en 5 minutes ! Tout comme ses recettes dans les édition DVD d’Il Était Une Fois Au Mexique : Desperado 2, Sin City ou encore Planète Terreur, Rodriguez nous passionne une nouvelle fois avec une nouvelle recette. Ça donne envie d’essayer !
Vidéo De Démonstration De 2005 (14 minutes) : Vidéo exposée aux studios afin de valider le projet. Il est intéressant de voir ce qui n’a pas fini dans le film, et au contraire, toutes les inspirations de Rodriguez qui figurent déjà dans ces concept-arts. Un bel ajout !
Déconstruction Des Scènes (11 minutes) : 4 scènes à voir avec au choix la capture de mouvement, la copie de travail et le rendu final avec les différentes touches de couleur de votre télécommande. Cela permet de voir l’évolution des effets spéciaux de la conception de la scène à la séquence finale figurant dans le film. Passionnant et nécessaire pour tous ceux qui s’intéressent à la performance capture et aux effets visuels.
Menus : Le menu est animé sur des images du film et est musical.
Packaging : Le Blu-ray 4K, le Blu-ray 3D et le Blu-ray sont logés dans un magnifique Steelbook à la finition mate, avec un vernis sélectif sur l’illustration. Un artwork interne est présent, représentant une scène du film.
Conclusion : L’un des meilleurs blockbusters de l’année arrive enfin en vidéo et possède une édition à la hauteur de sa réussite. Image 4K et 3D fantastiques, l’un avec des détails et des couleurs profondes, l’autre avec une profondeur de champ poussée. Dolby Atmos et DTS-HD Master Audio pour la VO enveloppantes et VF non-HD qui fait le travail. On regrettera juste quelques bonus en plus et surtout un commentaire audio de Robert Rodriguez et James Cameron qui aurait été plus que bienvenu tant les deux hommes sont doués à l’exercice ! Superbe édition pour un superbe film !
Disponible en combo Blu-ray 4K UHD + Blu-ray 3D + Blu-ray, combo Blu-ray 4K UHD + Blu-ray, Blu-ray et DVD le 24 Juillet 2019 chez 20th Century Fox.