WILD ROSE
À peine sortie de prison et de retour auprès de ses deux enfants, Rose-Lynn n’a qu’une obsession : quitter Glasgow pour devenir chanteuse de country à Nashville. Malgré son talent indéniable, sa mère ne cesse de lui rappeler ses obligations familiales. Tiraillée entre sa passion et ses obligations de mère, la jeune femme va devoir faire des choix…
Critique du film
Alors que le film de Bradley Cooper, A Star Is Born, fête sa première année, la musique country n’a jamais été autant d’actualité au cinéma. La preuve avec Wild Rose, nouveau film plantant son décor en Écosse dont le sujet principal est la country bien américaine de Nashville où la protagoniste rêve de se rendre.
Comédie dramatique musicale sociale, mais aussi drame familial, Wild Rose ne laisse pas leur place aux hommes (leur présence est diminuée au maximum). Tom Harper met en scène un film écrit par une femme (Nicole Taylor) sans mention d’un père, que ce soit le propre père de l’héroïne, ou le père de ses enfants. Doté d’un véritable point de vue féminin, Wild Rose fait un bien fou. Que ce soit le point de vue de Rose-Lynn qui veut aller au bout de son rêve, de sa mère qui la ramène constamment à la raison et sur la place que doivent avoir ses enfants, ou bien celui de Susannah, la personne chez qui Rose-Lynn va faire le ménage, qui perçoit un immense talent en elle. Trois portraits de femmes bienvenus qui ne laissent pas le spectateur indifférent !
Tom Harper, dont c’est le premier film (après avoir réalisé plusieurs épisodes de séries TV dont Peaky Blinders), s’approprie le sujet d’une belle manière, évitant la caricature, et place ses personnages dans divers contextes, dramatiques pour la plupart, mais n’oublie jamais que l’espoir habite tout être humain, et qu’avec l’espoir, on peut réussir. Harper n’étouffe pas le spectateur avec ses situations et préfère toujours leur trouver une issue. Et dans un cinéma où beaucoup de choses sont assombries aujourd’hui, c’est très plaisant de voir des femmes indépendantes qui arrivent à croire en leur rêve et à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour y parvenir.
Croire en ses rêves
Ne vous fiez pas aux injonctions à « oublier A Star Is Born », les deux films n’ont en commun que la naissance de la star, mais sont totalement opposés d’un point de vue scénaristique. A Star Is Born parle de la gloire puis de la chute – qui plus est d’un point de vue sentimental – tandis que Wild Rose part de la chute pour exposer un point de vue familial, social, et la persistance de son héroïne à croire en ses rêves, ne lâchant jamais rien pour tenter d’atteindre « sa » gloire. Wild Rose créé une formidable empathie envers le personnage interprété par Jessie Buckley, magnifique révélation cette année.
Aux côtés de Jessie Buckley, on retrouve quelques visages familiers dont Julie Walters (la fameuse Mrs. Weasley de la saga Harry Potter) et Sophie Okonedo (vue dans diverses séries britanniques et dans After earth, Hellboy), qui épaulent admirablement Jessie Buckley. Cette dernière a d’ailleurs composé la belle bande originale du film avec la scénariste, exception faite de la dernière chanson du film – « Glasgow (No Place Like Home) » – composée par Mary Steenburgen (oui, la fameuse Clara Clayton de Retour Vers Le Futur III), qu’elle interprète magistralement.
Entre du Ken Loach, Andrea Arnold et Scott Cooper (Crazy Heart) plus que le rapprochement évident avec le film de Bradley Cooper, Wild Rose est un long-métrage clairement réussi, malheureusement resté trop peu de temps en salle – cumulant plus de 90 000 entrées – et qui mérite bien sa séance de rattrapage.
Bande-annonce
En vidéo le 17 novembre – De Tom Harper avec Jessie Buckley et Julie Walters
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