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WARNING : DO NOT PLAY

Une réalisatrice de film d’horreur en devenir est à la recherche du sujet de son premier film. Quand un de ses amis lui apprend l’existence supposée d’un film tourné par un fantôme, elle est immédiatement fascinée. Plongée dans ses recherches, elle écrit un scénario qui la met en scène sur les traces de cet étrange film. Au fil de son enquête, les phénomènes étranges autour d’elle se multiplient…

Critique du film

Douze ans après son premier film, le réalisateur coréen Kim Jin-won – à ne pas confondre avec son illustre collègue Kim Jee-woon à qui l’on doit notamment J’ai rencontré le Diable – revient avec Warning : Do Not Play, pour une nouvelle proposition horrifique. Après l’histoire sordide d’un snuff movie dans The Butcher (2007), Kim Jin-won continue avec le concept du « film dans le film » pour ce nouvel essai. Cette fois, il s’agit d’une jeune réalisatrice en mal d’inspiration qui part à la recherche d’un film mystérieux qui aurait été tourné par un fantôme, afin d’en adapter l’histoire. 

Le film de Kim Jin-won apparaît comme une œuvre hybride qui semble trouver son inspiration aussi bien dans le Ring (1998) d’Hideo Nakata que dans Le Projet Blair Witch (1999) de Sanchez et Myrick. Du premier, on retrouve plusieurs éléments, à commencer par cette idée de cassette maudite que tout le monde paraît vouloir oublier ou faire disparaître. De même, l’enquête menée par l’héroïne pour remonter l’histoire de cette légende urbaine, tout comme l’apparence du fantôme, renvoient également au métrage culte de Nakata. De Blair Witch, c’est la mise en scène de certaines séquences reproduisant le style du found footage dont semble s’être inspiré le réalisateur coréen.

Malheureusement, si Warning : Do Not Play s’offre quelques belles images et une ambiance intéressante, il échoue à reproduire l’angoisse de ces deux films. Les effets de style, un peu datés, sont souvent prévisibles et ne provoquent que rarement la réaction escomptée. À ce titre, et bien que le film n’en abuse pas, même les jump scares se montrent inefficaces. Pour toutes ces raisons, on serait à même de penser que ce Warning se classe davantage dans la catégorie « mystère » que « film d’horreur », si quelques séquences gores dans la deuxième partie du film ne venaient pas nous rappeler les intentions originales du réalisateur. Mais ces quelques faiblesses, ou maladresses, ne constituent pas le plus gros défaut du film qui se perd dans les méandres de sa narration torturée, avec des personnages aux comportements ineptes, et rendant la conclusion du récit difficilement compréhensible.

Warning : Do Not Play vaut donc essentiellement pour son concept de méta-film. Cette mise en abyme offre un point de vue pertinent sur le genre, mais il est regrettable que le réalisateur ne réussisse pas à dépasser son concept pour nous livrer un film réellement abouti et accrocheur.

Bande-annonce

6 mai 2020 – De Kim Jin-Won, avec Seo Ye-Ji et Kim Bo-Ra