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FELICITÀ

Pour Tim et Chloé, le bonheur c’est au jour le jour et sans attache. Mais demain l’été s’achève. Leur fille, Tommy, rentre au collège et cette année, c’est promis, elle ne manquera pas ce grand rendez-vous. C’était avant que Chloé disparaisse, que Tim vole une voiture, et qu’un cosmonaute débarque dans l’histoire.

Critique du film

Après un étrange premier film, Héros, devenu un objet de convoitise pour les amateurs de curiosité, Bruno Merle revient à un film plus sage avec Felicità, suivant le temps d’une journée l’étrange famille de Chloé, Tim et Tommy. S’affranchissant d’une narration conventionnelle, Bruno Merle filme une famille marginale dans une comédie rêveuse et douce-amère, où les histoires que l’on se raconte sont au cœur de l’identité familiale. 

Dans les toilettes d’un resto-route miteux, la petite Tommy s’isole dans le silence de son casque anti-bruit, avant de rejoindre ses parents à table, qui lui annoncent le plus sérieusement du monde qu’elle a été adoptée par Orelsan. Felicità est traversé d’un humour décalé, fabriquant un univers qui renverse les codes et dans lequel évolue une famille insolite, qui squatte des maisons de riche et échappe à la police. Bruno Merle filme ses personnages avec une vraie tendresse et les regarde errer sans véritable but, aux grès des accidents de la vie. 

Le film explore sans cesse les différentes possibilités de ses choix scénaristiques, questionnant la notion de décision et de ce qui en découle. Si le procédé est d’abord amusant, presque poétique, il s’essouffle peu à peu jusqu’à tourner en rond. Le film se perd ainsi dans sa ballade qui ne mène nulle part, comme piégé par la multiplicité des chemins qu’il a ouvert. 

Felicità repose entièrement sur ses personnages attachants, mené par un Pio Marmaï lunaire et par l’humour pince-sans-rire de Camille Rutherford, qui le transforme en un joli film doux et singulier. 

Bande-Annonce

15 juillet 2020 – De Bruno Merle, avec Pio Marmaï, Camille Rutherford et Rita Merle.