LES NAVETS D’OCTOBRE : LA TRAVERSÉE, TED & BACHELORETTE
JÉRÔME CORNUAU | FRANCE | 97 MIN | 31 OCTOBRE 2012 | MICHAEL YOUN, EMILIE DEQUENNE, CÉLINE VALETTE |
Lola Arendt, une petite fille de 8 ans, disparaît dans une Ile d’Ecosse. Ses parents, Martin et Sarah, brisés, ne résistent pas au drame et se séparent. Deux années plus tard, Lola est retrouvée à l’endroit exact où elle avait disparu. Elle est vivante, apparemment en bonne santé, mais reste plongée dans un étrange mutisme. Martin retourne seul sur l’île pour la chercher et la ramener : Au bonheur des retrouvailles succèdent les interrogations et la peur : Où était Lola ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ne parle-t-elle pas ?
La semaine avait commencé sous les plus belles hospices avec l’avant-première de La chasse – que je persiste à vous recommander chaudement. Malheureusement, le reste de cette première semaine à cheval sur octobre et novembre n’a été que déception. Commençons par ce thriller à la française qui flirte avec le surnaturel. Dans La traversée, Michael Youn est un père endeuillé par la disparition soudaine et mystérieuse de sa fille Lola. Deux ans plus tard, celle-ci est retrouvée et il retourne la chercher pour la ramener chez eux. Lors du trajet retour, de nombreux éléments vont venir titiller Martin et le questionner sur la véritable raison de l’absence de Lola. Même si l’on ressent une application et une volonté réelle d’offrir au spectateur un thriller soigné et énigmatique, l’intérêt se perd progressivement au fur et à mesure que le mystère s’épaissit et que les indices apparaissent. Nébuleuse voire complètement foireuse, l’intrigue se noie dans les manières jusqu’à l’overdose. Le dénouement – tellement grotesque – finit complètement par achever le film. Michael Youn aura pourtant essayé tant bien que mal de nous faire avaler la pilule mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Une traversée tumultueuse que je déconseille donc fortement, même si vous n’avez pas le mal de mer.
SETH MACFARLANE | USA | 107 MIN | 10 OCTOBRE 2012 | MARK WAHLBERG, MILA KUNIS |
À 8 ans, le petit John Bennett fit le voeu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé. Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai !
Ted fut le gros succès surprise de l’année aux USA et peut se vanter d’avoir plutôt bien marché dans l’hexagone. Après un visionnage tardif, je ne peux que m’étonner de celui-ci. Enfin, « m’étonner » est un bien grand mot. Quand on voit le succès rencontré par Very Bad Trip et Mes meilleures amies, il semblerait que le potache et le ridicule aient de beaux jours devant eux, outre-atlantique comme en France. Eclats de rire en veux-tu, en voilà… Séquences scatologiques (pipi-caca-prout), gags réchauffés, histoire d’amour à deux balles, répliques potaches voire grossières, les « scénaristes » se lâchent carrément sur les blagues anales depuis un ou deux ans et il semblerait que le box-office leur donne raison. Si Mila Kunis fait de la figuration et offre une prestation aussi banale que dans Sexfriends, on peut se demander ce que Mark Wahlberg est venu chercher dans cette daube hormis un bon petit pactole pour financer son prochain projet – non, je ne porte pas non plus une estime grandiose envers cet acteur convenable, mais tout de même ! Il campe le rôle d’un éternel ado qui ne veut pas grandir, qui préfère garder son doudou et fumer des joints avec lui. La régression dans son plus bel apparat. Soit je suis atteint du syndrome de « jeune vieux con », soit les comédies US dites délurées sont simplement restées grossières et grotesques mais que les responsables marketing ont simplement réussi à faire passer la pilule et que tout le monde court voir ces navets de façon décomplexée. Oui, on en est là !
LESLYE HEADLAND | USA | 87 MIN | 17 OCTOBRE 2012 | KIRSTEN DUNST, REBEL WILSON, LIZZY CAPLAN |
Regan, Gena et Katie sont inséparables depuis le lycée. Très cyniques, elles sont stupéfaites d’apprendre que leur amie Becky, adorable mais rondouillette, est la première d’entre elles à se marier ! Alors que Gena et Katie sont toujours célibataires, Regan harcèle Frank, avec qui elle sort depuis quatre ans, pour qu’il la demande en mariage. Lorsque Becky demande à Regan, particulièrement névrosée, de l’aider à préparer la cérémonie et d’être sa demoiselle d’honneur, celle-ci est furieuse. Six mois plus tard, la veille du mariage, Regan, très remontée, tyrannise le personnel et les invités, tandis que Katie et Gena s’apprêtent à faire la fête. Mais tout va de travers. Au moment où les trois amies tentent de noyer leur chagrin au bar, elles tombent sur Clyde, petit ami de Gena à l’époque du lycée. Or, il se trouve qu’ils s’aiment encore… Plus tard, pendant la répétition générale du dîner, Gena, très éméchée, porte un toast et suscite le malaise en racontant que Becky était boulimique quand elle était ado. Et quand Katie oublie d’annuler un strip-teaseur qu’elle avait engagé pour l’enterrement de vie de jeune fille, la mariée s’emporte ! Furieuse, elle demande aux trois amies de ne venir au mariage que si elles ne boivent pas et se comportent en adultes. Ce qui n’empêche pas Regan, Gena et Katie de faire une fête d’enfer toute la nuit jusqu’au lendemain, jour de la cérémonie…
Comme vous le remarquez bien, le synopsis est interminable. Pourquoi avoir besoin d’en dire autant pour vendre le film ? Peut-être pour se donner l’impression d’avoir un intérêt ou d’être original. Je vous rassure, cette comédie ne l’est absolument pas. En effet, Bachelorette est une version encore plus naze et paresseuse des Bridesmaids et The Hangover précédemment cités. On pourrait être trompé par la marchandise et se dire que cette comédie potache sur un énième mariage qui tourne mal vaut le déplacement, ne serait-ce que pour la présence au casting de Kirsten Dunst. On pourrait, comme je l’ai fait, faire ce déplacement. Mais ce serait risquer 87 minutes de torture intellectuelle devant un navet consternant de bêtise et de sexisme. Une nouvelle fois, si vous n’avez pas éteint votre cerveau deux bonnes heures avant la projection, vous risquez de vous retrouver au milieu d’une foule de greluches surexcitées qui lâcheront des rires bien insistants entre deux poignées de pop-corn. Leurs « keums » pour faire bonne figure tâcheront de rigoler ça et là devant les enjeux de cette navrante comédie et des questionnements redoutables de notre bande de pétasses jalouses.
Je ne suis pas d’accord pour Ted dont j’ai apprécié l’humour référentiel et irrévérencieux derrière sa façade de conte de Noël. Il ne mérite clairement pas une note aussi négative (même si je peux comprendre qu’on ne soit pas sensible à ce type d’humour).
En revanche, Bachelorette était très moyen (malgré la présence de la toujours choupie Lizzy Caplan) et La Traversée me fait très très peur…
PS : De toute façon, rien que pour le plaisir d’admirer Mila Kunis, ce film ne peut pas avoir avoir zéro ! 😛
[…] TED, Seth MacFarlane […]
Pas sensible du tout, c’est uniquement grossier et vulgaire. Aucun intérêt. Tout est dans l’art d’alterner vulgarité et subtilité.