NÉ À JERUSALEM (ET TOUJOURS VIVANT)
Critique du film
Comment se poursuit la vie dans une cité qui connait régulièrement des attentats ? Comment la population, résiliente, continue à apprécier les petits plaisirs de l’existence quand un attentat dans un bus devient presque « normal » ? Voilà le questionnement au cœur de Né à Jerusalem (et toujours vivant), comédie israélienne de et avec Yossi Atia qui campe un jeune trentenaire hiérosolymitain qui décide un jour de s’improviser guide touristique dans le quartier où il a grandi, avec une petite nuance non négligeable : il propose un tour des lieux où se sont produits des attentats notables durant son existence, anecdotes personnelles à l’appui.
Le postulat et le ton de la comédie ont de quoi dérouter mais ils traduisent bien les questions soulevées en introduction, Ronen ayant visiblement du mal à concilier l’insouciance aux traumas du passé, qui ont jalonné son histoire intime (premier baiser, disparition de sa mère..). Le protagoniste central de cette comédie existentielle ne compte pas tirer profit de cette nouvelle vocation mais désire partager le témoignage « plus vrai que nature » de l’histoire de la ville où il a grandi. Ce modeste devoir de mémoire s’affirme progressivement comme un rituel de passage pour cet homme qui a encore bien du mal à s’affranchir des peurs liées au contexte politique comme à ses responsabilités familiales.
Une comédie existentielle attachante, un brin cocasse, un brin romantique, à découvrir en salle cet été.
Bande-annonce
22 juillet 2020 – De Yossi Atia, David Ofek, avec Yossi Atia, Lihi Kornowski, Itamar Rose