DIVORCE CLUB
Critique du film
Troisième film de Michaël Youn en tant que réalisateur, Divorce club vient de l’envie de son auteur de faire une « comédie drôle ». « Y’a plein de comédie qui ne sont pas drôles. Vous savez, c’est très difficile de rester drôle sur toute la durée d’un film. Surtout dans le dernier acte où en général, la comédie retombe pour laisser place à la résolution. (…) Faire rire le public est un exercice toujours compliqué et risqué même. Combien de films français y parviennent vraiment chaque année ? 5 ou 6, pas plus. C’est un véritable numéro d’équilibriste de faire rire en maniant un humour ni trop vieillot ni trop trash, sans jamais tomber dans la malveillance ou la méchanceté, tout en apportant fraîcheur et modernité, le tout en étant en accord avec soi-même sans jamais vous trahir. »
Malheureusement, l’ex-trublion de la sixième chaîne fait chou blanc et se loupe lamentablement, sans respecter sa note d’intention. Outre les gags répétés sur le compère obèse, Divorce club se lâche sur la grossièreté et l’humour potache. Certes, on est heureusement loin de ses dérives initiales qui ont fait, jadis, son succès. Mais sa nouvelle comédie ne prête jamais à rire, ni même à sourire. Parler de « fraîcheur » et de « modernité » quand on livre un film aussi quelconque dans son exécution, voilà un comble qui fait rire jaune. Quant aux registres comiques, outre les errements grossiers, on ne peut qu’être consterné par cet humour suranné consistant à rire de l’alimentation végétarienne comme l’oncle lourdingue qui sort ses diatribes exaspérantes lors des repas de famille.
Sacré au festival de l’Alpe d’Huez, qui n’en finit plus de s’affirmer comme le rendez-vous de tous les beaufs de France, Divorce club donne clairement envie de tourner la page de cette comédie franchouillarde qui sent le renfermé et appartient à une époque que l’on aimerait définitivement révolue.
Bande-annonce
14 juillet 2020 – De Michael Youn, avec Arnaud Ducret, Audrey Fleurot, François-Xavier Demaison