ENRAGÉ
Critique du film
Russell Crowe en mec bien vénère qui pourchasse une jeune mère de famille qui a eu le malheur de le klaxonner ? On ne peut pas dire qu’on a l’habitude de voir le comédien australien dans la peau d’un homme violent, lui qui a su porter des héros charismatiques (Gladiator) ou des pères de famille protecteur (Noé). Dans Enragé, il prête sa robuste carrure à cet homme furieusement impitoyable décidé à faire de la vie d’une automobiliste un enfer, suivant la trajectoire déclinante d’un Mel Gibson désormais cantonné aux piètres actioners fauchés.
Cretinus Maximus
Quelle tristesse de suivre un comédien de cette trempe dans une production aussi médiocre et affublé de monologues d’auto-apitoiement et de misogynie (le mariage ne veut plus rien dire, les femmes ne font plus confiance, les avocats spécialisés dans le divorce sont des ordures…). Cet homme blanc, qui blâme la société pour ses échecs et n’endosse aucune responsabilité dans ses actes, préfère alors se venger sur une mère célibataire. Vexé d’avoir été klaxonné avec trop de véhémence pour sa fragile masculinité, il fait de son gros pick-up de macho un engin de mort et s’évertue à tuer violemment des gens en plein jour, sans que la police ne parvienne une seule fois à le neutraliser en dépit des nombreux indices qu’il parsème et de ses agissements publics brutaux sur la route comme dans un restaurant.
Un rage-movie violent sans la moindre manifestation de complexité qui se limite bêtement à un jeu de poursuite punitive et qui n’a pas grand chose à raconter – si ce n’est rien – sur la colère et les dérives sociétales.
Bande-annonce
19 août 2020 – De Derrick Borte, avec Russell Crowe, Caren Pistorius