LE SEXE FOU
Un valet amoureux de sa patronne, un jeune homme qui souhaite séduire une femme de 70 ans, un couple qui ne prend du plaisir que dans l’agressivité, un autre qui aime les lieux publics pour faire l’amour, un employé qui remplace sa femme par une prostituée, un donneur de sperme, une femme qui venge son mari, un paysan trompé par la femme qu’il aime, un couple qui invite un employé du mari pour raviver la flamme qui les unit… Tant d’histoires tournant autour de la question de l’érotisme.
Critique du film
Tourné en 1973, entre Rapt à l’italienne et La Carrière d’une femme de chambre, Le Sexe fou présente neuf sketches et, à travers ces courtes histoires, une galerie de personnages plus obsédés ou tordus les uns que les autres. Comme souvent dans ce type de films, les différents segments sont assez inégaux. Certains sont plus réussis, parce que plus écrits. Ce genre cinématographique, assez représenté en Italie des années 1950 à 1970, repose souvent sur une vision assez cruelle de l’humanité et des interprètes de talent. Le tout ne s’embarrassant pas toujours de délicatesse.
Dans Le Sexe fou, qu’est ce qui relie les sketches ? Outre un mauvais goût et une vulgarité assumés, une vision décapante de l’obsession pour le sexe, on y trouve aussi des personnages attendrissants par leur déni (Un amour difficile), leur névrose (Reviens ma poulette), leur envie d’idéaliser le quotidien (Deux cœurs dans une bicoque). Ou encore leur façon de venger un conjoint décédé en utilisant le sexe (La Vengeance).
Le film repose beaucoup sur le charme et l’abattage des deux interprètes principaux qui portent les neuf histoires avec talent et humour. Laura Antonelli, qui était à l’époque un sex-symbol, depuis Malicia tourné juste avant, rayonne dans chacune de ses apparitions. Quant à Giancarlo Giannini, ses métamorphoses successives nous amusent et parfois nous touchent. Cet acteur qu’on a beaucoup vu chez Lina Wertmüller, mais aussi chez Ettore Scola ou Luchino Visconti fait partie des très grands acteurs italiens.
Même s’il peut paraître parfois un peu daté dans certaines scènes et même s’il n’est pas, loin s’en faut, le meilleur film de Dino Risi, Le Sexe fou plaira aux amateurs de comédie italienne dont l’outrance et la provocation laissent transparaître également un intérêt pour les personnages paumés ou marginaux.
Bande-annonce
26 août 2020 – De Dino Risi, avec Laura Antonelli, Giancarlo Giannini
