PENGUIN BLOOM
Critique du film
Alors que les salles de cinéma gardent portes closes, sur décision des autorités et malgré un protocole sanitaire strict, les plateformes en profitent pour mettre en avant leur contenu et proposer quelques films rassembleurs pour offrir des parenthèses cinématographiques à leurs abonnés. Deux d’entre eux sortiront fin janvier sur Netflix, The dig (dont nous vous parlerons très bientôt) et Penguin bloom, un drame réalisé par Glendyn Ivin (à qui l’on doit Cracker Bag, récompensé de la Palme d’Or du court-métrage à Cannes, et Last Ride) d’après un scénario est de Shaun Grant et Harry Cripps, lui-même inspiré du roman de Cameron Bloom et Bradley Trevor Greive. Il revient sur l’histoire vraie de Samantha Bloom, une mère de famille confrontée à une terrible tragédie.
En 2013, Samantha Bloom (incarnée par Naomi Watts), son mari Cameron (campé, lui, par Andrew Lincoln de The Walking Dead) et leurs trois fils voyagent en Thaïlande. Sur place, alors que la tribu familiale profite de la vue sur un toit-terrasse, Sam fait une terrible chute à cause d’une rambarde pourrie et se brise les vertèbres. Paralysée du nombril aux jambes, Samantha, pourtant sportive férue de surf, de plein air et d’expéditions, voit sa destinée bouleversée. Durant de longs mois, elle ne parvient à remonter la pente, pleine de chagrin et de rancœur, et incapable de saisir l’aide et l’amour que lui prodiguent sa famille. Jusqu’à ce qu’elle prenne sous un aile – jeu de mots que l’on assume aisément – un oiseau blessé rapidement surnommé « Penguin », devenant une sorte de mascotte pour les Bloom.
Porté avec justesse par Naomi Watts, ce mélodrame sur la reconstruction suit – certes – un sentier assez balisé mais son émotion fonctionne grâce à son interprète et la relation particulière entre la mère meurtrie et l’oiseau blessé. À l’image du symbolisme au cœur du film, Penguin bloom peut parfois manquer de subtilité, pas aidé non plus par sa voix-off et une caractérisation quasi inexistante des protagonistes secondaires. Ces gros sabots sont toutefois rendus plus pardonnables grâce à la prestation de son personnage principal mais aussi grâce à la superbe photographie de Sam Chiplin, qui offre un dépaysement bienvenu à l’heure où chacun doit se contenter de journées café-boulot-couvre feu. Une recette classique mais qui a fait ses preuves, sans une dose de sentimentalité qui l’aurait rendue écœurante, pour un mélo qui parvient à planer légèrement au-dessus de la mêlée.
Bande-annonce
27 janvier 2021 (Netflix) – Avec Naomi Watts, Andrew Lincoln