UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN
Irène, jeune fille juive, vit l’élan de ses 19 ans à Paris, l’été 1942. Sa famille la regarde découvrir le monde, ses amitiés, son nouvel amour, sa passion du théâtre… Irène veut devenir actrice et ses journées s’enchaînent dans l’insouciance de sa jeunesse.
Critique du film
Après un premier court-métrage, Bonne Figure, qu’elle montrait en 2016 à la Semaine de la Critique, Sandrine Kiberlain présente cette année son premier long-métrage intitulé Une Jeune Fille Qui Va Bien. Un film qu’elle dédie à “toutes les Irène de ce monde” : solaire, intelligente et résistante malgré elle contre la violence de la guerre.
Irène a dix-neuf ans, et à son âge, on a des rêves et des amours plein la tête. C’est elle la jeune fille qui va bien, insouciante et libre d’être qui elle veut. Car Irène veut être actrice, tomber amoureuse, découvrir le monde qui l’entoure, le sourire toujours aux lèvres. C’est un personnage un peu fantasque, qui irradie par sa bonne humeur, et tendrement interprété par Rebecca Marder.
Pourtant, c’est l’été 1942, et l’ombre du fascisme rôde silencieusement. Si Sandrine Kiberlain refuse la reconstitution historique, elle joue de son contexte avec ses spectateur.ices. Malgré la profonde insouciance de la jeunesse, l’issue ne peut qu’être tragique, Irène et sa famille sont juif.ves. Et c’est dans ce silence assourdissant que grandit la violence, faite de tous petits riens. Lorsqu’elle frappe, elle n’en est que plus terrible, jusqu’à sa déchirante et inévitable scène finale : elle opère alors à rebours, et transforme chaque instant en dernier.
En y insufflant une certaine modernité, Sandrine Kiberlain fait d’Une Jeune Fille Qui Va Bien un récit profondément universel, particulièrement actuel. Elle dresse le portrait touchant d’une famille unie contre vents et marées, qui témoigne l’un à l’autre un amour démesuré. De sa chronique adolescente fatalement tragique, Sandrine Kiberlain retient la force poétique de son héroïne, qui choisit la vie plutôt que la résignation.
Bande-annonce
26 janvier 2022 – De Sandrine Kiberlain, avec Rebecca Marder, André Marcon, Anthony Bajon
Cannes 2021 – Semaine de la Critique