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PASSION

DEUX FEMMES SE LIVRENT À UN JEU DE MANIPULATION PERVERS AU SEIN D’UNE MULTINATIONALE. ISABELLE EST FASCINÉE PAR SA SUPÉRIEURE, CHRISTINE. CETTE DERNIÈRE PROFITE DE SON ASCENDANT SUR ISABELLE POUR L’ENTRAÎNER DANS UN JEU DE SÉDUCTION ET DE MANIPULATION, DE DOMINATION ET DE SERVITUDE. 

Sorte de thriller erotico-soap, Passion est un film très inégal et frustrant. Le sentiment de voir De Palma s’auto-plagier revient perpétuellement lors de son visionnage. Certes, son savoir-faire est toujours présent, à l’image de ce dernier quart d’heure où la mise en scène met efficacement en emphase le suspens du dénouement. Certes, le réalisateur a envie de s’amuser en tournant son intrigue cousue de fil blanc en dérision. Toutefois, l’ensemble du film n’est pas à la hauteur, semblant toujours flirter entre second degré parodique assumé et premier degré mollasson, avec une mise en scène digne des plus mauvais téléfilms érotiques. Il faut dire que le casting n’aide pas beaucoup non plus avec de très nombreux acteurs pas au niveau ou pas dans le ton. Noomi Rapace, un brin moins agaçante qu’à l’accoutumée, peine toujours à convaincre qu’elle est une véritable actrice. Quel responsable de casting faut-il virer pour ne plus la voir à l’écran ? Les seconds rôles sont pour la plupart assez consternants. Seule Rachel McAdams s’en sort avec les honneurs, ayant visiblement cerné les attentes du réalisateur, du film et du personnage. Cependant, un dernier segment plaisant (tout s’emballe et m’emballe après ce mauvais split-screen), une touche d’Almodovar hitchcockien et une actrice au diapason ne suffiront pas à faire de Passion un long-métrage satisfaisant, pas plus qu’ils ne permettent de digérer la soupe musicale qui nous est servi ou le maniérisme de certaines séquences bien trop appuyées pour ne pas faire éclater de rire de consternation (plutôt que d’amusement). 

BRIAN DE PALMA | THRILLER | FR/ALL  | 101 MIN | 13 FEVRIER 2013 | RACHEL McADAMS, NOOMI RAPACE



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heavenlycreature
11 années il y a

J’ai complètement adhéré à l’ambiance vénéneuse et j’ai trouvé les deux actrices très bien…

FabR
FabR
11 années il y a

De Palma ne cherche pas le réalisme, ni le naturalisme. « Passion » est un soap opera halluciné. Il s’amuse avec des ingrédients complètement too much. Par exemple : les coups de garces que se réservent les filles, la scène de crise de nerf dans le parking – cette voiture qui recule et avance toute seule, c’est à mourir de rire ! -, la pub avec la « ass camera » que tout le monde trouve géniale et qui fait « 10 millions de vues en cinq heures » – ce qui est quasi-impossible, d’autant plus que ce que l’on voit de cette pub est mauvais comme tout. Il est très drôle de voir que cette pub est censée faire vendre un téléphone portable, mais que, après le buzz sur Youtube, ce sont les marques de jean’s qui se battent pour obtenir les services de cette boîte…
Bref, c’est du « Plus belle la vie » (le message envoyé d’un coup d’orteil, ça s’est vu dans PBLV). « Passion », c’est un thriller comique. C’est extrêmement malicieux.Il ne faut absolument pas chercher le réalisme ici. D’autant plus que tout n’est qu’un mauvais rêve ou la projection d’un esprit malade.
J’ai trouvé ce film purement jouissif et fendard.

selenie
11 années il y a

Déception… La sensualité vénéneuse nécessaire n’est qu’illusion, mise en scène peu inspirée en témoigne ce split-screen inutile… 1/4

copa738
11 années il y a

C’est complètement dingue à quel point ce film divise les avis 😮
Soit on adore, soit on déteste. J’entend par ici « chef d’œuvre », et par là, j’entend « navet ». J’aime beaucoup les films qui divisent 🙂

Personnellement, j’ai beaucoup aimé Passion : à partir du split-screen, tout s’emballe, c’est beau, c’est puissant.

FabR
FabR
Répondre à  T.
11 années il y a

Ce split screen est loin d’être inutile. Au contraire, c’est le pivot du film. A la fois parce qu’il s’agit d’une scène clef, importante par rapport à l’intrigue, mais aussi parce qu’elle illustre parfaitement le principal sujet du film : la manipulation. Les personnages se manipulent mutuellement, mais Brian de Palma manipule aussi le spectateur via la mise en scène. Dans ce split screen, il fournit un alibi à Isabelle, le spectateur étant amené à penser qu’elle est au théâtre lorsque Catherine prend sa douche. Or, le gros plan sur ses yeux n’est pas un plan sur le regard de la spectatrice, mais sur celui de la prédatrice, prête à égorger Christine, chez qui elle se trouve. Ce split screen ne montre pas les actions dans leur chronologie (lorsque Dirk crie à Catherine de lui ouvrir, elle est déjà morte, apprendra-t-on plus tard), pas plus qu’il ne marque une frontière géographique (Isabelle se trouvant chez Catherine). De Palma prend ici de grandes libertés avec la grammaire cinématographique (tout comme lorsqu’il se permet de changer de lieu tout en poursuivant un champ – contrechamp. Comme par exemple, la scène du réveil dans la cellule de prison).

FabR
FabR
Répondre à  T.
11 années il y a

Quand j’aime, je défend ! 🙂
Et bien sûr que tu as le droit de ne pas être convaincu tout à fait par le film. Heureusement !

Amelie
11 années il y a

Contrairement à toi Wilyrah, je n’hésite pas à utiliser le mot « navet » pour qualifier « Passion ». Quel raté, ce film est juste ridicule !

Marcozeblog
11 années il y a

Ah oui, le split-screen était hyper zarbe, mais du coup intéressant. Moi j’ai trouvé le film globalement moyen, le suspense tué dans l’oeuf en voyant qu’il était le remake d’un film déjà vu … @+

ffred
11 années il y a

Un hallucination collective a frappé nos congénères : on est sans doute là devant un des navets de l’année !

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