SPRING BREAKERS
Pour financer leur spring-break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police.
Haut en couleurs
En 2011, Drive avait déconcerté de nombreux spectateurs venus voir un énième produit dérivé de la navrante franchise Fast and Furious. Ayant créé le buzz (plus que légitimement), le film a tout de même trouvé son public et a été adoubé tant par la presse que par les spectateurs – pas ceux qui étaient venus voir un film d’action bourrin, bien évidemment. Il se pourrait bien que Spring Breakers ait le même destin. On lui souhaite, en tout cas, le même succès en France, où il était présenté hier soir en exclusivité mondiale.
Harmony Korine (auteur de Kids et Ken Park, dirigés par son comparse Larry Clark) était hier dans la capitale pour présenter au public français son dernier long-métrage avec un casting des plus surprenants. En effet, celui-ci a débauché deux jeunes actrices toutes deux sorties des productions Disney. De nombreuses fans (qui a dit groupies hystériques ?) s’étaient rendues en masse au Grand Rex pour apercevoir ses idoles qui tapissent les murs de leur chambre à coucher. Je n’ai heureusement pas eu à supporter un tel capharnaüm puisqu’un cinéma des Halles proposait lui aussi une projection mais avec la seule présence – plus que suffisante – du réalisateur. Celui-ci, connu pour ses excentricités, n’a pas dérogé à sa réputation et nous a promis une projection digne d’un grand trip sous acides. Je n’avais consommé aucun produit illicite hier et j’ai pourtant été complètement embarqué dans ce qui s’annonce comme l’un des chocs de l’année cinématographique.
Spring Breakers vous plonge dans la vacuité et la débauche. Spring Breakers vous emporte dans un tourbillon sensoriel. Spring Breakers est le délire d’un cinéaste terriblement doué qui n’a jamais froid aux yeux. Harmony Korine n’a pas peur du ridicule lorsqu’il choisit de réunir à l’écran deux teen-starlettes que sont Selena Gomez et Vanessa Hudgens pour les balancer en pleine Floride décadente. Il n’a pas non plus peur du ridicule lorsqu’il transforme James Franco en gangsta sentimental qui ouvre son cœur sur un morceau de pop ringarde – séquence tout simplement géniale. Korine ne s’embarrasse pas non plus lorsqu’il s’agit d’ôter les vêtements de son épouse, qui se prendra d’ailleurs une balle quelques minutes plus tard. Korine c’est un peu Gregg Araki et Larry Clark réunis, il ne recule devant rien.
Il transforme un scénario très minimaliste en pur plaisir cinématographique. Comme pour Drive, le spectateur embarquera (ou non) pour 90 minutes d’une expérience visuelle, sonore et musicale (la pop cheesy, bien employée, ça passe niquel), ressortira hyper enthousiasmé ou plutôt sceptique et se souviendra assurément plusieurs semaines après de ce visionnage haut en couleurs. Enfin, comme pour le long-métrage de Nicolas Winding Refn qui bénéficiait également de la partition sonore de Cliff Martinez, il est quasi-certain que Spring Breakers figurera parmi les incontournables de l’année 2013.
Disponible sur Prime Vidéo
Ah oui carrément… C’est que ça donne envie maintenant cette critique 🙂
Oui, « carrément ». Je retournerai le voir début mars 🙂
Et bien je ne m’attendais vraiment pas à une telle note de ta part pour ce film, ta critique attise méchamment ma curiosité. J’avais déjà envie de le voir au départ mais là encore plus 😉
J’avais déjà envie de le voir pour des raisons inavouables.
Maintenant, j’ai aussi envie de le voir pour des raisons purement cinématographiques.
Ecoute, je pense qu’il faut savoir à quoi s’attendre quand on va voir un film de Harmony Korine. Si on s’attend à un Projet X, c’est fichu. Si on connait un peu le bonhomme, alors on peut être emporté. Ou pas. C’est un peu tout ou rien je pense ce film.
Sois rassuré, tes motivations inavouables devraient être autant satisfaites que tes motivations cinématographiques. Doublement plaisant ce Spring Breakers 🙂
Oh tu l’a déjà vu !!!! La chance !!!!! On s’en fout du cinéma, vive les seins et les beaux culs !!!! :O
Oui, il était projeté en AVP comme je le dis dans l’article et c’était cool 🙂
je l’attend avec impatience, rendre un peu vulgaire les filles de Disney ça me va.
mistergoodmovies.net
Bof, plutôt déçu malgré une vraie envie de cinéma, limite de trip. Mais je suis resté pas mal extérieur à tout ça en fait, jamais dans le truc. Ton engouement est suspect (allez, dis-le que t’as pris ton pied uniquement sur Selena en bikini !).
J’ai également pensé à Drive en regardant le film. On y retrouve la même épuration scénaristique et une écriture essentiellement par l’image et le montage.
Je n’ai pas ressenti le même engouement en sortant. C’était un peu comme un flottement. Il y avait des scènes absolument géniales (Britney, si tu me vois!), mais aussi quelques longueurs. Mais la plastique (pas que celle du film!!!) est absolument sublime par contre!
Ah le film est visuellement fort plaisant, à tous points de vue c’est certain 🙂
L’as tu vu en VO ?
C’est un film de monteur, c’est clair 🙂
Non moi je dis non à ce nanard qui repose essentiellement sur du racolage facile et dont la profondeur repose sur des prétexte aussi fumeux que le talent supposé de Harmony Korine… 0/4
Of course! 😉
Dommage que tu ne sois pas rentré dans le trip et que tu y aies perçu du racolage. Je ne pense pas que ce soit le cas (pour être un brin familier avec son oeuvre et ses thématiques) mais libre à toi de le penser 🙂
Franchement pour moi c’est clair… La moitié du film sont des plans et des scènes au ralentis sur les corps charnus et/ou charnels de la gent féminine. ce n’est pas désagréable en soi mais ça démontre que le film est creux et qu’il fallait remplir le vide avec ce qu’il y a de plus facile…
…ou non…
Tu m’avais donné envie de le voir après ta critique et comme toi j’ai vraiment bien kiffer drive et je dois dire que j’ai les 90 minutes bien plus longue que les 2h45 de » the hobbit » ou des trois LOTR en version longue réunis, pourtant tu me connais, tu sais que j’aime tous ce ptits culs ^^ , j’aime quand ça parle de gangster mais là il m’a fallu beaucoup de 2nd , 3eme , 4eme (etc. jusqu’au N ième) degré pour apprécier un minimum ce film …ou pas. J’ai trouver james franco d’un grotesque et d’une incrédibilité rare tout comme ce film d’ailleurs, meme si je connais pas ce réalisateur et que je ne suis qu’un spectateur lambda. Le passage du piano sur du B.Spears avec les 3 écervelées est d’un risible (dans le mauvais sens du terme), l’assault final j’ai eu l’impression de me voir jouer à Goldeneye sur nintendo64 en mode easy ou alors de jouer au laser game avec gilbert montagné donc plutot incohérent pour rester poli. Apres le scénar je dirais qu’il rime avec nanar, les dialogue sont faciles à comprendre vu qu’il revienne souvent: un fois deux fois ça va mais jusqu’a la fin je trouve ça lourd, selena sert rien, rachel korine plutot dégueu, le frere ennemi de james franco etait crédible meme s’il a une glace tattooé sur la joue droite ^^’ …. les musiques sont sympas ….. Enfin je l’avoue je n’ai pas compris ce qu’a cherché à faire le realisateur alors je n’ai pas été embarqué donc je fais partis des septique ^^ .
PS: seul point positif heureusement que j’ai vu ça pour le printemps du cinoche et ça m’a couter que 3,5€ .
erratum: …trouvé les 90min….
Le cinéma de Korine ne doit pas s’appréhender comme n’importe quel film que tu vois au cinéma. Alors certes la promo, les affiches et la BA peuvent conduire les spectateurs à attendre un film du genre PROJET X. Ce n’est pas l’idée. C’est plutôt un trip sensoriel et la déconstruction des mythes américains (le spring break, le gangster, les biatches, les égéries disney…) en un seul long métrage complètement barré.
Je ne l’ai recommandé directement à personne, sans une mise en garde. Il faut savoir à quelle sauce on va être mangé quand on regarde des films comme celui-ci. Sinon on reste de marbre, on s’interroge sur la volonté de l’auteur voire on s’ennuie ferme. Je peux comprendre que tu sois passé à côté. Si tu m’avais posé la question, je t’aurais fait un topo et t’aurais averti un peu pour que tu prennes ta décision en connaissance de cause. La présence de Selena Gomez et Vanessa Hudgens ainsi que la campagne de promo très volontairement-mensongère ont du en tromper plus d’un.
Il ne faut ni chercher de la crédibilité à l’intrigue, ni du sens là où il n’y en a pas. Ce long-métrage est un trip sensoriel décalé, un délire de cinéaste qui aime jouer avec les codes et les images, déconstruire les mythes, caricaturer et prendre à contre-pied, aller dans l’excès. Après on adhère ou pas, on rentre dans le truc ou pas.
On pourra toutefois reconnaître, qu’on aime ou pas, un talent de monteur et de réal assez indéniable 🙂
Ce n’est pas la promo ni la pauvre BA que j’ai du voir 6 mois avant la sortie du film qui m’ont dis va voir absolument ce film mais car j’aime posé mon derrière dans les salles obscures et regarder différent types de film.
De plus j’adore les films de gangsters et justement ça déconstruction du mythe du gangster ne m’a pas laisser de coté, elle m’a passablement énervé, et si je fais un parallèle avec la cuisine quand un grand chef déconstruit une recette, un plat il aboutit sur qlq chose de différent mais on retrouve les saveurs originales, en revanche là ça déconstruction n’a laissé aucune saveur à mes yeux (pas assez avertit si je lis ta réponse). Si le genre avait était définie comme parodie de plusieurs genres et non DRAME , peut etre que je l’aurais appréhendé différemment .
PS: Je t’ai pas poser la question pcq j’ai vu auparavant sur ton blog qu’il était afficher en film du mois et j’ai partiellement lu ta critique donc je me suis dit » allons voir ce chef d’oeuvre du mois de mars «
Quand je parle de promo trompeuse, je parle des affiches un peu racoleuses et de la bande-annonce qui ne prépare pas le spectateur à ce qu’il va voir. J’ai eu la chance de le découvrir en présence du réal qui nous l’a présenté comme un gros trip visuel. C’est parodique, esthétique, ludique. Ce n’est pas un film que l’on regarde sérieusement en analysant ce qui est crédible ou pas. Korine se joue du gangster très mystifié aux States (gloire aux bad-boys) comme il joue avec l’image des égéries Disney qu’il dévergonde pour le plaisir (comme pour anticiper les périodes trash de toutes ces pop-stars pour ados qui finissent par se lâcher : Britney, Bieber, L. Lohan.. etc). Pour moi c’est un objet cinématographique très fun, terriblement bien fichu (montage, réal, mise en scène, bande son…). Mais derrière le côté « éclate » tant des personnages que du réalisateur, il y a aussi la noirceur et le cynisme.
PS : ce n’est pas l’auteur qui choisit la catégorisation « drame » mais les sites comme Allociné and co. Korine ne le définit pas ainsi je pense, bien au contraire. Mais c’est la manie journalistique et commune de mettre des étiquettes…
Oups. J’étais très curieuse de ce film car Harmony Korine est en effet un réalisateur très particulier et j’avais bien aimé Kids. Mais là… ce qui me gêne, c’est que vous ne parlez que des nanas à poil dans le film… En tant que femme, du coup, ça me déçoit énormément que le corps de la femme soit encore et encore montré comme un objet de convoitise et de concupiscence… Si c’est ça, je ne le regarderai pas. Au moins, voit-on James Franco à poil ?
Oh non, c’est tout sauf un film « avec des nanas en bikinis ». C’est le côté contre-pied racolleur ça. Le film est un trip visuel, un plaisir de monteur, un mariage hyper habile entre le son et l’image, un petit régal. Cela reste mon film préféré de ce début d’année et si tu suis régulièrement mon blog Chonchon, tu sais qu’il me faut davantage que du superficiel pour m’emballer.
Toutefois, il faut savoir à quoi s’attendre et garder à l’esprit que le bonhomme aime à casser les mythes de l’Amérique, suivre la jeunesse décadente. Après, ce n’est pas dans l’humeur de Kids, je te préviens 😉
Je me demandais bien ce que valait ce film… et bien après visionnage…pas grand chose.
Ah ca ils ont bien aimé le dire « Spring breaks » tout au long du film…ca en devient limite enervant….vu la prouesse du scénario.
Je m’attendais plus à un film bcp moins ados mais bon.
A passer et à oublier
[…] 2 / Spring Breakers […]
Vous avez d’autre film a proposer dans le genre de Drive et Spring Breakers ? J’ai totalement été sensible à ces deux films, pour moi ça a vraiment été un vrai plaisir visuelle/sonore mais aussi émotionnelle. (La scene au piano dans Spring Breakers notamment)