SUMMERTIME
Les vies de 25 jeunes habitants de Los Angeles s’entrecroisent pendant une chaude journée d’été.
Critique du film
À un moment de Summertime, Rah et Anewbyss, deux rappeurs au succès fulgurant se réfugient dans un fast-food avec le souhait énoncé de revenir à un monde plus modeste que celui de la célébrité. Inutile de ne pas penser au réalisateur de cette curiosité indie, Carlos Lopez Estranda en entendant ces quelques mots. Après s’être remarqué avec le ravageur Blindspotting, l’auteur est devenu une star qui a vu l’oeuvre qui l’a fait connaître être décupler en série TV et qui a pu passer par la case Disney avec Raya et le dernier dragon. Des grosses machines qui font contraste avec la modestie du projet du jour : Summertime, véritable hymne à la ville de Los Angeles et ses habitants.
Tout est parti d’un groupe de Spoken Word, une activité où les membres d’un groupe hybrident l’oral à d’autres arts tels que la musique ou le théâtre. Marqué par une rencontre avec cet art, le réalisateur de Blindspotting a initié une collaboration avec cette joyeuse troupe d’acteur.ice.s non professionnel.e.s pour proposer une fiction décousue sur la ville de Los Angeles et évoquer des thématiques sociales liées à la ville.
Il sera toujours question de critiques contre la gentrification et de violences systémiques. Par l’art de la parole, et d’un humour taquin, toute cette bande va alors déclarer avec candeur son amour et ses craintes pour une ville qu’iels adorent. Cet amour se ressent dans la sincérité du cinéaste et ses personnages. Iels nous émeuvent dans ce qu’ils racontent par les mots, notamment quand il est question d’homophobie et d’économie. La caméra, aidée du montage, tourbillonne entre ces héros de la vie de tous les jours pour un résultat radieux.
Politique, chaleureux et humain ; Summertime prouve une fois de plus la puissance d’un cinéma indépendant US modeste qui mérite de se dévoiler d’avantage à travers nos écrans français.
Bande-annonce
22 septembre 2021 – De Carlos Lopez Estrada