THE PLACE BEYOND THE PINES
Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. Quinze ans plus tard, le fils de Luke et celui d’Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir…
Son premier film, Blue Valentine, était sorti de façon plutôt anonyme dans l’hexagone alors qu’il avait rencontré un certain succès public et critique aux Etats-Unis. Bien qu’inégal et inabouti, le long métrage bénéficiait de très belles qualités et d’une portée dramatique vraiment intéressante. Ce drama romantique a vu naître une complicité cinématographique entre le cinéaste Derek Cianfrance et son acteur, Ryan Gosling. Ce mercredi sort la seconde collaboration des deux hommes. Souffre t’elle des mêmes symptômes que la première réalisation de Cianfrance ? La réponse à cette question est plutôt positive. En effet, si l’on retrouve à nouveau de très belles qualités (réalisation, mise en scène et direction artistique soignées), on regrette aussi certains défauts évidents qui empêchent l’adhésion totale.
The place beyond the pines est maladroitement coupé en deux, voire en trois, de façon bien trop évidente et gênante. Le problème ne semble pas venir du procédé (qui se défend) mais du manque d’ampleur des second et troisième segments. Si la première heure est vraiment prenante, axée sur le personnage d’un Ryan Gosling à la présence de nouveau magnétique et charismatique, la seconde heure est beaucoup plus poussive car manquant singulièrement de relief. Est-ce la faute du scénariste, du réalisateur ou de l’acteur campant le personnage du flic ? Les trois, à priori. Certes l’interprétation de Bradley Cooper n’aide pas à épaissir un personnage plutôt fade. Ceci dit, son arc scénaristique parait bien moins travaillé et étoffé que ceux qui le précèdent. Ainsi l’intrigue autour du policier puis de son fils peine à susciter l’intérêt ou la surprise. Les deux jeunes acteurs (campant les deux adolescents) sont d’ailleurs peu convaincants, au contraire d’Eva Mendes, qui se révèle être la bonne surprise du film. Outre le sentiment de déception que laisse The Place Beyond the Pines, retenons toutefois de belles qualités qui peuvent motiver le déplacement et le visionnage, notamment une première heure très réussie portée par un Ryan Gosling charismatique et une Eva Mendes très juste et touchante.
DEREK CIANFRANCE | DRAMA | USA | 140 MIN | 20 MARS 2013 | RYAN GOSLING, BRADLEY COOPER, EVA MENDES |
On est d’accord sur à peu près tout…mais le vrai problème pour moi reste le scénario vraiment trop bâclé après la fin de la première partie…dommage ça partait vraiment bien…
Je ne sais pas si « baclé » est le terme approprié. Je dirais que la seconde partie est bien plus attendue, plus classique et de ce fait l’intrigue paraît cousue de fil blanc, sans enjeu.
Je crois que t’as tout dit. Même si c’est toujours très bien mis en scène, c’est une vrai déception de la part du réalisateur du très bon « Blue Valentine ». La structure en 3 parties et le scénario qui s’attarde trop sur des détails en sont les principaux problèmes. Juste une chose, les deux jeunes acteurs ne sont pas ici très convaincants mais je pense que c’est surtout un problème de personnages assez fades et cliché, car Dane DeHaan était vraiment bon dans « Chronicle »
Excellent film pour ma part, un peu d’accord quant à Bradley Cooper, j’ajouterais des enfants peu en adéquation avec les parents… 3/4
Les enfants sont plutôt mal écrits en effet. Très bonne première partie, la suite n’est pas au niveau je trouve. 😉
C’est vrai que le jeune homme était pas mal dans Chronicle ou In Treatment, mais il faut qu’il soit dirigé convenablement car il a un jeu assez maniéré néanmoins.
QUOI ?????
Blue Valentine inégal et inabouti ???
😮
Vu la claque que m’avait procuré ce film, j’attendais peut-être un peu trop de ce nouveau film. Du coup, j’ai été un peu déçu. Mais je l’ai trouvé excellent malgré le fait qu’il soit un peu trop long. Les acteurs sont très bon, la réalisation ambitieuse et l’étude des rapports père/fils intéressantes. Bref, j’ai kiffé comme disent les djeunzs!
Oui BV avait quelques très beaux moments, notamment ce final poignant. Mais il s’étirait parfois en longueur, notamment les séquences à l’hotel, assez pénibles et inutilement longues.
Je suis plus ou moins d’accord avec ce que tu as dit. Je trouve que le film perd de l’intérêt au fur et à mesure qu’on avance dans les parties. La première est vraiment prenante, Gosling y est vraiment bon. Puis la seconde arrive, et là, on s’en fout. Et je parlerai même pas de la troisième partie qui est juste… chiante.
Je trouve au contraire la structure très forte. Elle contribue à la dramatisation de l’ensemble. La seconde partie, avec notamment la perquisition chez Eva Mendès et le « rendez-vous » en forêt avec Ray Liotta, est tout aussi forte que la première. Quant à la dernière, si elle démarre un peu trop artificiellement, je trouve qu’elle se tient, et que les deux personnages sont vraiment intéressants, confrontés aux fantômes de leurs pères comme des miroirs déformés.
Oui, quand la narration bascule, le film devient beaucoup moins prenant. C’est regrettable car la première partie était vraiment prenante.
Pour moi les intentions des deux derniers segments sont louables, le résultat n’est pas à la hauteur. C’est un ressenti que j’ai eu, j’ai trouvé qu’elle était moins tendue et moins dramatiquement soutenue. C’est mon avis, je crois qu’il était assez partagé. Mais cela reste un avis, si tu as été pris également par le reste, alors c’est positif 🙂
Tout à fait d’accord.