SÉLECTION | Les films à voir en janvier 2022 sur Ciné+
Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de janvier 2022.
Sorry we missed you
“Si le peuple n’était pas aussi en colère, l’extrême droite disparaîtrait.” Dans des temps aussi troubles, le cinéma a besoin de voix aussi fortes que celle de Ken Loach, qui résonne avec celle plus invisibilisée des opprimés, et même si, selon lui, Sorry We Missed You serait son ultime cri de rage. Authenticité, éloquence, justesse… Encore un nouvel uppercut. Salvateur et indispensable.
Gattaca 11/01
Dans un avenir proche, on peut espérer que la discrimination raciale, sexuelle et sociale soient éliminées. Toujours dans un futur à moyen terme, l’évaluation génétique pourrait bien régner – c’est la mauvaise nouvelle que semble véhiculer l’inoubliable Gattaca, offrant un aperçu délicat mais pertinent d’un futur où votre code génétique pourrait être la ligne essentielle de votre curriculum vitae. Élégamment mis en scène grâce au talent de son auteur (Andrew Niccol) et sa photographie glacée de teintes bleu et vert, Gattaca est un film d’anticipation intelligemment conçu où le couple Ethan Hawke / Uma Thurman crève l’écran, entre glamour et mélancolie.
Light of my life
Sorti en catimini durant l’été 2020 (dans le contexte difficile que l’on connait), ce slow-burn séduira les amateurs de cinéma indépendant et de récits (familiaux) de survie, jusqu’à un dernier segment intense et dramatique du plus bel effet.
Blackbird
Dans ce huit-clos familial qui pourrait faire penser à Juste la fin du monde, les membres vont se retrouver et appréhender le sujet du film (qu’on se passera de dévoiler ici), gravitant autour du personnage de Sarandon. Entre scènes de promenades, disputes et réconciliations, se faufile une scène déchirante de faux repas de Noël, centrale. Une magnifique ode familiale.
Slalom
Charlène Favier raconte avec une grande justesse les mécanismes de l’emprise mentale et physique d’une jeune adolescente dans un film à la mise-en-scène glacée. Le parti-pris sans concession du long-métrage, qui prend directement les spectateur.ice.s comme témoins silencieux.ses, brise les tabous et les silences avec une force déconcertante. Slalom s’inscrit alors comme un film nécessaire à une époque charnière où la parole se libère timidement, porté par un duo Noée Abita et Jerémie Renier saisissant.
The lost city of Z
Cette recherche sans cesse inachevée évoque à plusieurs moments et à plusieurs chefs le voyage halluciné des protagonistes de Apocalypse Now. Même si le classique de Coppola et le film de James Gray ne se déroulent ni aux mêmes époques, ni sous les mêmes latitudes, ni pour les mêmes raisons, ils ont en commun un souffle épique, exotique, et surtout une folie latente qui exsude littéralement de chaque plan. The Lost City of Z est donc l’histoire d’une obsession qui consume la vie d’un homme et qui dévore ensuite celle de ses proches. Le dernier plan, à la force sublime, semble nous dire qu’on finit par habiter les rêves et les espoirs devenus nos raisons de vivre.
Le Prix du danger
Réalisé en 1983, par Yves Boisset, entre Espion lève-toi et Canicule, Le Prix du danger constitue une satire au vitriol d’une certaine télévision à travers la description d’un jeu où l’on doit échapper à des tueurs. Il réunit autour de Gérard Lanvin, Michel Piccoli, Bruno Crémer, Marie-France Pisier et Andrea Ferréol. On a souvent reproché à Yves Boisset un certain manichéisme, mais il faut saluer le courage dont il fit preuve à maintes reprises pour dénoncer le racisme, les horreurs de la guerre ou les entraves à la justice faites par le pouvoir politique. Le Prix du danger, malgré ses outrances, constitue une alerte sur le pouvoir des images et notre tendance au voyeurisme le plus obscène. Un film de science-fiction visionnaire et inquiétant.
Les Visiteurs du soir
Septième long-métrage de Marcel Carné et cinquième film pour lequel le réalisateur faisait appel aux talents d’écriture du grand Jacques Prévert, Les Visiteurs du soir fut tourné pendant l’occupation et prend place à la fin du Moyen Âge. Œuvre à la fois poétique et fantastique, on y voit le Diable, joué par Jules Berry envoyer ses émissaires – Arletty et Alain Cuny – séduire et désespérer de jeunes proies trop promptes à s’enflammer sentimentalement. Un des très grands classiques du cinéma français et une intemporelle histoire d’amour qui sera peut-être plus fort que la mort.
Mad Max 2 Le Défi
On retrouve dans ce deuxième Opus de la saga Mad Max, l’ancien policier Max Rockatansky. Dans un monde voué au chaos et où l’essence est une ressource rare au point que certains s’entretuent pour elle, Max va être amené à aider une communauté harcelée par des pirates de la route. Parsemée de cascades époustouflantes, Mad Max 2 le Défi offre une galerie de personnages inquiétants et une ambiance post apocalyptique très réussie. Très certainement le meilleur de la série.
La Reine Margot
Adaptation du roman d‘Alexandre Dumas père, La Reine Margot restera peut-être la plus grande réussite commerciale et artistique de Patrice Chéreau, réalisateur dont la filmographie fut souvent sous-estimée. Sachant allier divertissement populaire et grand cinéma, La Reine Margot nous offre une grande fresque historique sur fond de guerre de religions, de familles incestueuses et de massacre. Une œuvre aux nombreuses inspirations picturales et cinématographiques et dont tous les interprètes semblent réellement habités par leurs personnages. Reconstitution somptueuse et mise en scène d’exception.
Au cœur des ténèbres, l’apocalypse d’un metteur en scène
Extraordinaire documentaire et journal de tournage sur la réalisation tumultueuse d’un des grands chefs d’œuvre des années 70, Aux Cœurs des ténèbres, l’apocalypse d’un metteur en scène nous raconte une épopée incroyable : celle d‘un film qui s’est construit malgré un infarctus de Martin Sheen, un typhon, un dépassement de budget phénoménal et des circonstances qui auraient pu le condamner à l’échec en même temps que son réalisateur. Un document exceptionnel qui sera diffusé le 27/01 après Apocalypse now (Final cut) montage le plus récent et intéressant compromis entre la version originelle et la version Redux.