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SÉLECTION | Les films à voir en mai 2022 sur Ciné+

Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de mai 2022.

Mon année à New-York

Depuis le 25 avril 2022 sur Ciné+

Film d’ouverture du dernier festival de Berlin, Mon année à New York (My Salinger Year) a tout du « bon client » hollywoodien, bien propre et cadencé pour ce type d’exercice. Une interprète féminine au profil ascendant, Margaret Qualley (vu dernièrement dans Once upon a time in Hollywood), cornaquée par une actrice chevronnée au fort caractère en la personne de Sigourney Weaver. Sur la base du résumé, la comparaison avec Le diable s’habille en Prada paraît assez évidente. Une jeune femme désirant écrire commence sa carrière par un emploi d’assistante pour une agente littéraire réputée. Inflexible et rugueuse, cette patronne lui mène la vie dure, qui devient presque entièrement dévolue à cette activité professionnelle sensée être passagère. Mon année à New-York brille par la force de l’écriture de ses personnages, tous vivants et riches, permettant à cette belle histoire de dépasser le cadre étriqué qui lui été promis. – FB

LAS NIÑAS

Dès le 3 mai sur Ciné+

Ode à l’émancipation à hauteur d’adolescentes, Las Niñas raconte le poids des conventions et la cruauté des enfants entre eux, vis-à-vis d’une faiblesse ou d’une différence, distillant cependant quelques moments de légèreté et d’humour. Lauréat de plusieurs prix, dont 4 Goyas, Las Ninas évoque une époque et une période de la jeunesse avec tendresse et mélancolie, et une mise en scène sobre faisant fait la part belle à ses interprètes, toujours très justes. Un récit d’apprentissage sensible et délicat. – EF

Memoria

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Dès le 17 mai sur Ciné+

Memoria débute comme un film de fantômes. L’empreinte spectrale se matérialise dans le son, qui ne connaît pas d’espace-temps et vient déranger le monde des vivants. Il contient en lui une mémoire du monde, à la fois future et présente qui vient hanter son personnage principal, Jessica Holland, au point de l’empêcher de trouver le sommeil. Apichatpong Weerasethakul capte le vertige de l’urbanité, en plan fixe, qui grouille de monde. Mais c’est toujours dans la forêt, amplifiée par un travail sonore qui laisse émerger la beauté de la nature, que la paix est retrouvée. La beauté hallucinante des images est propice à la contemplation et à l’introspection. Memoria par sa force tranquille se dépose dans l’esprit pour y éclore. Encore faut-il se prêter à ce jeu exigeant, dont l’expérience si particulière regorge d’une splendeur démesurée. – AD

Fish tank

Fish tank

Disponible sur Ciné+ et MyCanal

Avant les sidérants Les hauts de hurlevent et American honey, Andrea Arnold avait déjà marqué les esprits avec Fish tank, poème urbain qui sur la métamorphose d’une adolescente campé par la bluffante Katie Jarvis – face à l’inévitable Michael Fassbender. Derrière l’apparente légèreté du ton se cache une cruelle coming-of-age story qui prend le temps d’exposer ses réelles intentions. Arnold impose son point de vue de cinéaste et signe une oeuvre époustouflante, l’une des plus marquantes du cinéma britannique de ce 21e siècle, alliant avec un talent stupéfiant le fond et la forme. Incontournable. – TP

Shame

Shame film

Disponible sur Ciné+ et MyCanal

Dans Shame, on découvre progressivement la vacuité de l’existence de Brandon (Fassbender), qui semble seul et impassible dans l’immensité de New-York. Son luxueux et spacieux appartement manque de vie, de présence. Pour tuer l’ennui et probablement se sentir vivant, il accumule les coups d’un soir et les plaisirs onanistes, voit défiler les prostituées et stocke chez lui une quantité de pornos assez vertigineuse. Shame. Cet homme-là ne sait comment exister. Introspectif et contemplatif, malsain et lancinant, Shame est le portrait intense et glaçant d’un homme seul face à ses blessures et ses vices, porté par un Michael Fassbender magistral. – TP

Coluche, l’histoire d’un mec

Coluche l'histoire d'un mec

Diffusion le 26/05

Centré sur la candidature du célèbre humoriste français aux élections présidentielles de 1981, Coluche, l’histoire d’un mec fit connaître l’acteur François-Xavier Demaison qui livre ici une composition au mimétisme troublant. Dernier film en date réalisé par Antoine De Caunes pour le cinéma avant son téléfilm sur Yann Piat,  cette œuvre à la fois drôle et touchante reconstitue une aventure personnelle et médiatique, partie d’une boutade et qui réveilla certaines inquiétudes chez des politiques professionnels aux intentions moins altruistes.  – EF


Et du côté des classiques ?


À nos amours

A nos amours

Diffusion le 13/05

Tourné en 1983, entre Loulou et Police, À nos amours marqua la révélation d’une très grande actrice, Sandrine Bonnaire, qui jouait ici pour son premier vrai rôle au cinéma le personnage de Suzanne, adolescente de seize ans qui découvre l’amour et multiplie les aventures. Au sein de sa famille dysfonctionnelle règnent une tension et une violence inouïes. Marqué par une grande intensité de jeu et une utilisation réussie de l’improvisation, À nos amours culmine dans la fameuse scène du retour du père, joué par Maurice Pialat, venu régler ses comptes. 

Goldfinger

goldfinger

Diffusion le 16/05

Troisième opus des aventures de James Bond sur grand écran et premier de ceux réalisés par Guy Hamilton, Goldfinger est souvent considéré par les cinéphiles comme un  des meilleurs films de la série et sûrement le plus réussi parmi ceux avec Sean Connery. Avec son personnage de Midas moderne, que joue l’allemand Gert Fröbe, la chanson titre interprétée par Shirley Bassey, la présence de l’Aston Martin DB5 et des scènes d’action très bien menées, ce film connut un succès fulgurant à sa sortie en 1964 et allait poser les bases de la saga James Bond après deux premiers films réussis mais plus conventionnels. 

La Banquière

La banquière

Disponible sur Ciné+ et MyCanal

Portrait d’une femme rebelle, banquière anticonformiste et homosexuelle, le film de Francis Girod, s’inspire du personnage de Marthe Hanau qui défraya la chronique dans les années 1920. Dans La Banquière, Romy Schneider joue le personnage d’Emma Eckhert, femme courageuse et libre qui suscite l’hostilité d’une banque rivale. Reconstitution d’époque somptueuse, distribution talentueuse – Daniel Mesguich, Jean-Louis Trintignant, Claude Brasseur, Marie-France Pisier – et intérêt historique font de ce film de 1980, une belle réussite artistique. – EF

La Ligne rouge

Diffusion le 27/05

Situé durant la guerre du Pacifique en 1942, ce troisième film de Terrence Malick frappe par son originalité. Film de guerre au traitement non conventionnel, dont les accents philosophiques, panthéistes, voire mystiques pourront en dérouter certains, La Ligne rouge est l’adaptation d’un roman de James Jones, auteur de Tant qu’il y aura des hommes et qui participa à la campagne de Guadalcanal.  Œuvre profondément humaniste, ce film nous offre près de trois heures d’un magnifique spectacle, servi par un casting cinq étoiles réunissant notamment Jim Caviezel, Sean Penn, Adrien Brody ou Nick Nolte. – EF